12 décembre 2011

RDC, post-élections sous haute tension

Après une semaine d'attente tendue, la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) a enfin rendu les résultats officiels du scrutin présidentiel du 28 novembre.




C'est sans surprise que le président sortant Joseph Kabila a été réélu pour un mandat de cinq ans en remportant près de 49% des suffrages, tandis que l'éternel opposant Etienne Tshisekedhi s'est vu accrédité d'un petit 32%.
Les réactions ne se sont pas fait attendre et tout l'enjeu était là.
Alors que des partisans de Kabila ont exprimé leur joie dans les rues, très vite des échauffourées sont survenues dans plusieurs quartiers de la capitale, Kinshasa. Des coups de feux ont retenti la nuit du 9 au 10 décembre tandis que des flammes étaient visibles depuis Brazzaville, capitale de la République du Congo.
C'est dans un calme précaire que la police et l'armée ont quadrillé certaines zones avant de réprimer les protestataires.

Officiellement , les violences post-électorales ont déjà coûté la vie à quatre personnes.
Même si le leader du principal parti d'opposition UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), Tshisekedhi a appelé au calme et à l'unité, son rejet total des résultats de la CENI et son auto-proclamation en tant que président "élu" de la RDC a ravivé la contestation.

Une contestation qui prend de l'ampleur depuis que la diaspora congolaise a décidé d'exprimer son mécontentement devant certaines ambassades de la RDC en Europe et en Amérique du Nord. C'est ainsi qu'un grand nombre de Congolais se sont réunis à Bruxelles, Washington, Londres et Paris.
Dès le jeudi 8 décembre, des sms circulaient dans la communauté congolaise de Paris, invitant celle-ci à se regrouper le samedi 10 décembre sur l'avenue des Champs-Elysées. Mais l'entreprise fut en partie avortée par la présence d'un énorme arsenal policier.
Pro-Tshisekedhi, "combattants", panafricains ou simples citoyens, les manifestants ont en commun de dénoncer la fraude et s'interroge sur l'implication de la "communauté internationale".
En effet, dès le début du processus électoral, des situations irrégulières ont été rapporté par les observateurs internationaux et les medias. Avant l'ouverture des bureaux de vote, des urnes ont été aperçues bourrées de bulletins. Par ailleurs, les chiffres publiés par la Ceni révèlent des cas suspects comme celui de la commune de Malemba Nkulu dans la province du Katanga, où Kabila a obtenu 100% des voix sur les 266 866 votants ! De plus, les liens forts qui unissent le président de la Ceni, le pasteur David Ngoy Mulunda et Joseph Kabila renforcent les suspicions de fraude.

Depuis, un scénario à l'ivoirienne est redouté. L'Union Africaine représentée par Jean Ping a exhorté les candidats à respecter les résultats. 
La Communauté Internationale reste à l'écart et hormis quelques avertissements, ne fait aucun réel commentaire sur la situation. Quant à la Chine, dont les intérêts économiques au Congo se sont affirmés ces 5 dernières années, c'est aussi le silence radio.
Lorsqu'on sait l'étendue des ressources naturelles, des enjeux géostratégiques à l'oeuvre à l'Est du territoire, on est assez surpris par l'inertie de la Communauté Internationale qui n'avait pas hésité à se précipiter au secours de l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara...

Le sentiment d'injustice éprouvé par la diaspora est profond d'autant plus que les problèmes structurels de la RDC ne font que s'aggraver.
Depuis 2003, une guerre larvée sévit dans la région du Kivu où les viols de femmes (et d'hommes) sont courants. Le pays entier peine à sortir de la pauvreté et a même reculé en terme d'IDH.
La volonté d'un changement radical est palpable d'où la mobilisation sans précédent de la diaspora, dans un monde où l'information circule à la vitesse grand "V".
Sentant le bon filon, Tshisekedhi s'est tout de suite érigé en porte-parole de la diaspora congolaise. Or, si il y a bien une chose à reprocher à l'opposition, Tshisekedhi en tête, c'est de ne pas avoir su tirer profit du nouveau mode de scrutin à un tour mis en place par Kabila en 2008.
Cédant aux luttes intestines, faisant fi de l'intérêt du peuple, l'opposition est partie divisée alors que d'après la CENI, elle remportait à elle seule 50% des suffrages.

La situation est donc explosive et ne présage rien de bon.
L'insupportable silence de la "Communauté Internationale" en dit long sur l'état actuel de la démocratie en Afrique. Loin d'avoir leur libre arbitre, les peuples africains doivent se contenter des dirigeants adoubés par celle-ci, au détriment de leur développement et au mépris de leurs vies.

RDC, post-élections sous haute tension

Après une semaine d'attente tendue, la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) a enfin rendu les résultats officiels du scrutin présidentiel du 28 novembre.




C'est sans surprise que le président sortant Joseph Kabila a été réélu pour un mandat de cinq ans en remportant près de 49% des suffrages, tandis que l'éternel opposant Etienne Tshisekedhi s'est vu accrédité d'un petit 32%.
Les réactions ne se sont pas fait attendre et tout l'enjeu était là.
Alors que des partisans de Kabila ont exprimé leur joie dans les rues, très vite des échauffourées sont survenues dans plusieurs quartiers de la capitale, Kinshasa. Des coups de feux ont retenti la nuit du 9 au 10 décembre tandis que des flammes étaient visibles depuis Brazzaville, capitale de la République du Congo.
C'est dans un calme précaire que la police et l'armée ont quadrillé certaines zones avant de réprimer les protestataires.

Officiellement , les violences post-électorales ont déjà coûté la vie à quatre personnes.
Même si le leader du principal parti d'opposition UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), Tshisekedhi a appelé au calme et à l'unité, son rejet total des résultats de la CENI et son auto-proclamation en tant que président "élu" de la RDC a ravivé la contestation.

Une contestation qui prend de l'ampleur depuis que la diaspora congolaise a décidé d'exprimer son mécontentement devant certaines ambassades de la RDC en Europe et en Amérique du Nord. C'est ainsi qu'un grand nombre de Congolais se sont réunis à Bruxelles, Washington, Londres et Paris.
Dès le jeudi 8 décembre, des sms circulaient dans la communauté congolaise de Paris, invitant celle-ci à se regrouper le samedi 10 décembre sur l'avenue des Champs-Elysées. Mais l'entreprise fut en partie avortée par la présence d'un énorme arsenal policier.
Pro-Tshisekedhi, "combattants", panafricains ou simples citoyens, les manifestants ont en commun de dénoncer la fraude et s'interroge sur l'implication de la "communauté internationale".
En effet, dès le début du processus électoral, des situations irrégulières ont été rapporté par les observateurs internationaux et les medias. Avant l'ouverture des bureaux de vote, des urnes ont été aperçues bourrées de bulletins. Par ailleurs, les chiffres publiés par la Ceni révèlent des cas suspects comme celui de la commune de Malemba Nkulu dans la province du Katanga, où Kabila a obtenu 100% des voix sur les 266 866 votants ! De plus, les liens forts qui unissent le président de la Ceni, le pasteur David Ngoy Mulunda et Joseph Kabila renforcent les suspicions de fraude.

Depuis, un scénario à l'ivoirienne est redouté. L'Union Africaine représentée par Jean Ping a exhorté les candidats à respecter les résultats. 
La Communauté Internationale reste à l'écart et hormis quelques avertissements, ne fait aucun réel commentaire sur la situation. Quant à la Chine, dont les intérêts économiques au Congo se sont affirmés ces 5 dernières années, c'est aussi le silence radio.
Lorsqu'on sait l'étendue des ressources naturelles, des enjeux géostratégiques à l'oeuvre à l'Est du territoire, on est assez surpris par l'inertie de la Communauté Internationale qui n'avait pas hésité à se précipiter au secours de l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara...

Le sentiment d'injustice éprouvé par la diaspora est profond d'autant plus que les problèmes structurels de la RDC ne font que s'aggraver.
Depuis 2003, une guerre larvée sévit dans la région du Kivu où les viols de femmes (et d'hommes) sont courants. Le pays entier peine à sortir de la pauvreté et a même reculé en terme d'IDH.
La volonté d'un changement radical est palpable d'où la mobilisation sans précédent de la diaspora, dans un monde où l'information circule à la vitesse grand "V".
Sentant le bon filon, Tshisekedhi s'est tout de suite érigé en porte-parole de la diaspora congolaise. Or, si il y a bien une chose à reprocher à l'opposition, Tshisekedhi en tête, c'est de ne pas avoir su tirer profit du nouveau mode de scrutin à un tour mis en place par Kabila en 2008.
Cédant aux luttes intestines, faisant fi de l'intérêt du peuple, l'opposition est partie divisée alors que d'après la CENI, elle remportait à elle seule 50% des suffrages.

La situation est donc explosive et ne présage rien de bon.
L'insupportable silence de la "Communauté Internationale" en dit long sur l'état actuel de la démocratie en Afrique. Loin d'avoir leur libre arbitre, les peuples africains doivent se contenter des dirigeants adoubés par celle-ci, au détriment de leur développement et au mépris de leurs vies.

12 novembre 2011

Ne dis pas tes peines à autrui; l'épervier et le vautour s'abattent sur le blessé qui gémit.

Dans les eaux profondes, je me noie. Il m'est impossible de respirer, de sortir la tête de l'eau.
Le poids de mes souffrances m'entraîne vers la vase noirâtre qui s'accumule depuis la nuit des temps.

J'attends qu'un ami vienne me chercher. Mais je me trompe de personne.

L'amitié ne vaut rien dans ce monde individualiste.
Ceux qui se targuent d'avoir des idéaux veulent croire qu'ils se distinguent de la masse
Ceux qui crient haut et fort, avoir des principes sont les premiers à planter la lame en vous 

L'amitié n'est rien sans abnégation, altruisme et le coeur apaisé de toute rancoeur, de toute jalousie et de toute déception.

La boucle est bouclée. Cela fait 4 ans qu'elle a sacrifié notre amitié pour lui. Depuis cette rupture, je n'y crois plus. Certains ont failli me faire espérer le contraire.

Mais aujourd'hui, j'ai le coeur brisé, le corps abîmé, l'âme meurtri. Personne ne perçoit la souffrance en moi, je ne laisse rien transparaître.

Maintenant, je suis seule. À l'extérieur de ma famille, il n'y a rien.
Les amitiés vont et viennent. En tout cas, je ne donnerai plus car je ne veux plus recevoir la main perfide et hypocrite.

Je coule, des bulles d'oxygène s'élèvent vers la surface je m'esclaffe sous un bruit assourdissant dans ma chute lente et inexorable.

je ris car je me meurs.
je ris car au fond cela n'a pas de réelle importance.

Ne dis pas tes peines à autrui; l'épervier et le vautour s'abattent sur le blessé qui gémit.

Dans les eaux profondes, je me noie. Il m'est impossible de respirer, de sortir la tête de l'eau.
Le poids de mes souffrances m'entraîne vers la vase noirâtre qui s'accumule depuis la nuit des temps.

J'attends qu'un ami vienne me chercher. Mais je me trompe de personne.

L'amitié ne vaut rien dans ce monde individualiste.
Ceux qui se targuent d'avoir des idéaux veulent croire qu'ils se distinguent de la masse
Ceux qui crient haut et fort, avoir des principes sont les premiers à planter la lame en vous 

L'amitié n'est rien sans abnégation, altruisme et le coeur apaisé de toute rancoeur, de toute jalousie et de toute déception.

La boucle est bouclée. Cela fait 4 ans qu'elle a sacrifié notre amitié pour lui. Depuis cette rupture, je n'y crois plus. Certains ont failli me faire espérer le contraire.

Mais aujourd'hui, j'ai le coeur brisé, le corps abîmé, l'âme meurtri. Personne ne perçoit la souffrance en moi, je ne laisse rien transparaître.

Maintenant, je suis seule. À l'extérieur de ma famille, il n'y a rien.
Les amitiés vont et viennent. En tout cas, je ne donnerai plus car je ne veux plus recevoir la main perfide et hypocrite.

Je coule, des bulles d'oxygène s'élèvent vers la surface je m'esclaffe sous un bruit assourdissant dans ma chute lente et inexorable.

je ris car je me meurs.
je ris car au fond cela n'a pas de réelle importance.

1 novembre 2011

l'éternel retour de l'ex

Il y a 4 mois, j'ai pris une décision radicale : risquer d'emprunter un chemin inconnu et certainement semé d'embûches. 
Pour cela, il était nécessaire de me débarrasser de tout ce que je jugeais comme un frein à mon nouveau "Moi". J'ai d'abord rompu avec ce garçon trop irresponsable et illuminé à mon goût. Après plusieurs tentatives et d'efforts inutiles alors que les sentiments faisaient défaut, il était temps de passer à autre chose. 
J'ai coupé mes cheveux que j'avais malencontreusement abîmé en faisant un curly (une technique de coiffure qui consiste à boucler les cheveux de façon plus ou moins permanente à l'aide d'un assouplissant chimique) sous le (très) mauvais conseil d'une copine. En voyant mes cheveux tombés le long de mes épaules, j'étais euphorique, hyper heureuse et libre. 
Mais en rentrant chez moi, j'ai quand même pleuré : je repensais au regard admiratif de l'ancien en voyant mon afro, le genre de regard qui te donne une confiance définitive en toi. LOL. 
Je me suis demandée si quelqu'un me regarderait un jour comme ça jusqu'à la fin de sa vie. Puis, j'ai pensé à ce sentiment de plénitude qui permet de se donner entièrement à l'autre, sans aucune appréhension. Un sentiment que j'éprouvais pour lui et que mes cheveux longs me rappelaient mais venaient désormais de disparaître.
Les cheveux tombés, me voilà nue. J'ai pleuré car ce nouveau départ c'était tout recommencer, une nouvelle fois seule. C'était retrouver la solitude pesante que je chéris et déteste tellement à la fois.
Une solitude qui ne concerne pas seulement tous ces hommes appartenant au passé, mais aussi celle qui vous fait constater que plus on avance dans la vie, plus il est difficile de faire confiance, de compter sur ceux qui se prétendent amis, devoir éprouver la déception de ceux qui sont incapables de déceler la peur et le doute qui vous envahissent, ceux qui n'ont pas la parole ou le geste réconfortant, ceux qui fuient discrètement, ceux qui n'ont de yeux que pour leur petite personne.
Une fois le constat établi, que faire si ce n'est de continuer sa route, ôté de toute illusion même si ce n'est pas toujours facile et que soi-même, nous ne sommes pas parfait. 
Avant, je serais "partie" face à une telle situation, il y a 4 mois je suis effectivement partie... Pour revenir totalement transformée, plus forte que jamais. J'ai réussi à accomplir ce que j'avais peur de franchir depuis tant d'années, retrouver les miens là-bas, au bled. 
De plus, la rupture a un effet moteur impressionnant chez moi. Hors de question de me laisser abattre, de croire que la présence de l'ancien dans ma vie a conditionné mes réussites ! Je dois prouver que tout ce que j'ai entrepris, j'y suis arrivée seule, sans l'aide d'autrui. Jusqu'à présent j'ai affronté la vie seule alors comment croire un jour que sans lui je ne serais plus rien.

Alors j'avance, je change de voie, me voici sur 2 établissements : un lycée et un collège. N'étant pas titulaire de mon poste, je ne suis pas surprise. C'est ma 3ème année d'enseignement. J'aime profondément ce métier mais il use et les conditions se dégradent (quoi qu'en dise les gens qui pensent tout savoir, ont un avis sur tout, surtout après avoir vu un reportage tendancieux sur TF1). 
J'attends d'en finir avec le mémoire et redéfinir mes opportunités en ce qui concerne ma carrière journalistique pour passer à autre chose.
D'autant que j'ai besoin d'un salaire ! J'ai enfin franchi la GRANDE ÉTAPE de ma vie, quitter définitivement le domicile familial. Je suis enfin indépendante ! Je vis désormais dans un spacieux 2 pièces avec une grande chambre où je peux dormir dans un immense lit d'adulte (c'est risible mais tellement symbolique). Je vais pouvoir entamer et me concentrer uniquement sur mes projets, être totalement libre d'être moi-même. 
Je deviens enfin celle que je veux être :-) Tout va si bien...

Jusqu'à ce que l'ex appelle. Pourquoi ? Apparement, on avait des projets et pour lui malgré la séparation, il n'était pas question de les remettre en cause (LOL)
Sur toutes les relations suivies que j'ai vécu, j'ai eu droit au retour de l'ex malgré la rupture violente et définitive (dont je suis friande). 
C'est une chose que je ne saisis pas, car je sais qu'aucun de ces hommes n'étaient amoureux de moi. Alors pourquoi reviennent-ils ?
Je ne leur ai pas posé la question directement. Je me contente de rembarrer. Pour moi, une histoire une fois qu'elle est finie, ça l'est à jamais car y retourner c'est régresser. Je me dis aussi que les choses sont difficilement rattrapables si la relation commence si mal. Alors, à part si c'est l'amour fou (ce qui n'a jamais été le cas), aucun intérêt de recommencer.
Ce qui me perturbe, c'est l'incapacité du mec à penser qu'après la rupture, je poursuis ma vie. Chaque fois, le type revient en se disant qu'il y a moyen que ça reparte comme si mes sentiments à son égard étaient restés intacts, comme si je ne lui avais jamais rien reproché comme si j'étais une fille désespérée capable d'accepter la médiocrité du "truc".
Ce qui est épatant c'est la grande confiance que le mec a en lui-même pour entreprendre la démarche. 
Avec L. on a réessayé une bonne cinquantaine de fois (LOL), j'assimilais ça au destin : peu importe que ce n'était pas le moment, que les circonstances étaient mauvaises, je croyais qu'il y avait quelque chose qui nous liait inexorablement l'un vers l'autre, une forme "d'amour" étrange. D'ailleurs lui-même m'avait dit un jour: "je sais que l'on se retrouvera toujours" Aujourd'hui, je lui répondrais "ok pas de souci mais jamais pour former un couple !"
K. aussi est revenu, j'avais fui à Aix-en-Provence, après le cuisant échec qui m'avait coûté une longue amitié. Quand j'ai vu son mail, je me promenais seule dans le centre-ville. Il voulait savoir comment j'allais, pourquoi j'avais été aussi dure, il disait se sentir mal, qu'on se devait des explications. J'étais seule à ce moment là. Ma meilleure amie trop loin de moi, ma famille encore plus. Ce mail m'a d'abord rassuré, K. ne m'avait pas oublié, peut-être qu'il avait eu plus de sentiments que je ne l'avais pensé. Me dire cela me soulageait car j'ai souffert de la fin. K. était le premier dingue que je kiffais grave, on formait un couple improbable et déroutant mais on se ressemblait bien plus qu'il n'en paraissait. Alors le retour, je l'espérais plus ou moins d'une certaine façon mais j'ai dit non.
Puis A. est revenu. À peu près le même âge que moi, je crois qu'il est plus dans une logique de "il est temps de me caser, les temps sont durs donc pourquoi ne pas se contenter de la moins pire." 

Je ne sais pas si il est très pertinent de réfléchir sur le pourquoi, du comment du retour de l'ex.
Mon premier sentiment est toujours "ah ! il a beau dire, je ne suis pas une fille parmi tant d'autres puisqu'il se sent obligé de revenir, d'une façon ou d'une autre" Mais je me rends compte que le problème est pourquoi tous ont eu besoin de le faire. 
J'ai l'impression que c'est une façon pour le mec de m'imposer un choix qui a déjà été fait et d'en porter l'entière responsabilité pour au final être dépouillée de mon libre arbitre
Quand l'ex revient, je redeviens stoïque, perdue dans mes pensées, je m'interroge sur le sens de ses actes, de ses nouvelles paroles, des nouvelles promesses ou des conditions qu'il prétend établir en cas de renouvellement de contrat.
Je choisis toujours de ne pas re-signer un nouveau bail, mais le choix me fait mal : je m'arrête, ne pense plus aux nombreuses tâches qui m'attendent mais plutôt aux bons et mauvais souvenirs, aux causes de l'échec. Finalement, le retour n'a rien de réjouissant puisqu'il m'empêche d'avancer et je tombe encore dans le piège : donner trop d'importance a quelque chose qui n'en a pas et subir la lâcheté de celui qui n'a pas su me garder, me respecter ou simplement m'aimer.

Alors, j'en termine avec ces histoires de retour. Plus question de s'arrêter et de s'interroger, il faut passer à autre chose, inutile de rêvasser sur ce qu'il pourrait advenir je préfère continuer.
C'est bientôt la rentrée, j'ai un déménagement à terminer, des papiers à envoyer, des cours à préparer pour mes petits (et grands) bouts et une nouvelle aventure sentimentale (la plus belle, j'en suis sûre) à espérer :-)


l'éternel retour de l'ex

Il y a 4 mois, j'ai pris une décision radicale : risquer d'emprunter un chemin inconnu et certainement semé d'embûches. 
Pour cela, il était nécessaire de me débarrasser de tout ce que je jugeais comme un frein à mon nouveau "Moi". J'ai d'abord rompu avec ce garçon trop irresponsable et illuminé à mon goût. Après plusieurs tentatives et d'efforts inutiles alors que les sentiments faisaient défaut, il était temps de passer à autre chose. 
J'ai coupé mes cheveux que j'avais malencontreusement abîmé en faisant un curly (une technique de coiffure qui consiste à boucler les cheveux de façon plus ou moins permanente à l'aide d'un assouplissant chimique) sous le (très) mauvais conseil d'une copine. En voyant mes cheveux tombés le long de mes épaules, j'étais euphorique, hyper heureuse et libre. 
Mais en rentrant chez moi, j'ai quand même pleuré : je repensais au regard admiratif de l'ancien en voyant mon afro, le genre de regard qui te donne une confiance définitive en toi. LOL. 
Je me suis demandée si quelqu'un me regarderait un jour comme ça jusqu'à la fin de sa vie. Puis, j'ai pensé à ce sentiment de plénitude qui permet de se donner entièrement à l'autre, sans aucune appréhension. Un sentiment que j'éprouvais pour lui et que mes cheveux longs me rappelaient mais venaient désormais de disparaître.
Les cheveux tombés, me voilà nue. J'ai pleuré car ce nouveau départ c'était tout recommencer, une nouvelle fois seule. C'était retrouver la solitude pesante que je chéris et déteste tellement à la fois.
Une solitude qui ne concerne pas seulement tous ces hommes appartenant au passé, mais aussi celle qui vous fait constater que plus on avance dans la vie, plus il est difficile de faire confiance, de compter sur ceux qui se prétendent amis, devoir éprouver la déception de ceux qui sont incapables de déceler la peur et le doute qui vous envahissent, ceux qui n'ont pas la parole ou le geste réconfortant, ceux qui fuient discrètement, ceux qui n'ont de yeux que pour leur petite personne.
Une fois le constat établi, que faire si ce n'est de continuer sa route, ôté de toute illusion même si ce n'est pas toujours facile et que soi-même, nous ne sommes pas parfait. 
Avant, je serais "partie" face à une telle situation, il y a 4 mois je suis effectivement partie... Pour revenir totalement transformée, plus forte que jamais. J'ai réussi à accomplir ce que j'avais peur de franchir depuis tant d'années, retrouver les miens là-bas, au bled. 
De plus, la rupture a un effet moteur impressionnant chez moi. Hors de question de me laisser abattre, de croire que la présence de l'ancien dans ma vie a conditionné mes réussites ! Je dois prouver que tout ce que j'ai entrepris, j'y suis arrivée seule, sans l'aide d'autrui. Jusqu'à présent j'ai affronté la vie seule alors comment croire un jour que sans lui je ne serais plus rien.

Alors j'avance, je change de voie, me voici sur 2 établissements : un lycée et un collège. N'étant pas titulaire de mon poste, je ne suis pas surprise. C'est ma 3ème année d'enseignement. J'aime profondément ce métier mais il use et les conditions se dégradent (quoi qu'en dise les gens qui pensent tout savoir, ont un avis sur tout, surtout après avoir vu un reportage tendancieux sur TF1). 
J'attends d'en finir avec le mémoire et redéfinir mes opportunités en ce qui concerne ma carrière journalistique pour passer à autre chose.
D'autant que j'ai besoin d'un salaire ! J'ai enfin franchi la GRANDE ÉTAPE de ma vie, quitter définitivement le domicile familial. Je suis enfin indépendante ! Je vis désormais dans un spacieux 2 pièces avec une grande chambre où je peux dormir dans un immense lit d'adulte (c'est risible mais tellement symbolique). Je vais pouvoir entamer et me concentrer uniquement sur mes projets, être totalement libre d'être moi-même. 
Je deviens enfin celle que je veux être :-) Tout va si bien...

Jusqu'à ce que l'ex appelle. Pourquoi ? Apparement, on avait des projets et pour lui malgré la séparation, il n'était pas question de les remettre en cause (LOL)
Sur toutes les relations suivies que j'ai vécu, j'ai eu droit au retour de l'ex malgré la rupture violente et définitive (dont je suis friande). 
C'est une chose que je ne saisis pas, car je sais qu'aucun de ces hommes n'étaient amoureux de moi. Alors pourquoi reviennent-ils ?
Je ne leur ai pas posé la question directement. Je me contente de rembarrer. Pour moi, une histoire une fois qu'elle est finie, ça l'est à jamais car y retourner c'est régresser. Je me dis aussi que les choses sont difficilement rattrapables si la relation commence si mal. Alors, à part si c'est l'amour fou (ce qui n'a jamais été le cas), aucun intérêt de recommencer.
Ce qui me perturbe, c'est l'incapacité du mec à penser qu'après la rupture, je poursuis ma vie. Chaque fois, le type revient en se disant qu'il y a moyen que ça reparte comme si mes sentiments à son égard étaient restés intacts, comme si je ne lui avais jamais rien reproché comme si j'étais une fille désespérée capable d'accepter la médiocrité du "truc".
Ce qui est épatant c'est la grande confiance que le mec a en lui-même pour entreprendre la démarche. 
Avec L. on a réessayé une bonne cinquantaine de fois (LOL), j'assimilais ça au destin : peu importe que ce n'était pas le moment, que les circonstances étaient mauvaises, je croyais qu'il y avait quelque chose qui nous liait inexorablement l'un vers l'autre, une forme "d'amour" étrange. D'ailleurs lui-même m'avait dit un jour: "je sais que l'on se retrouvera toujours" Aujourd'hui, je lui répondrais "ok pas de souci mais jamais pour former un couple !"
K. aussi est revenu, j'avais fui à Aix-en-Provence, après le cuisant échec qui m'avait coûté une longue amitié. Quand j'ai vu son mail, je me promenais seule dans le centre-ville. Il voulait savoir comment j'allais, pourquoi j'avais été aussi dure, il disait se sentir mal, qu'on se devait des explications. J'étais seule à ce moment là. Ma meilleure amie trop loin de moi, ma famille encore plus. Ce mail m'a d'abord rassuré, K. ne m'avait pas oublié, peut-être qu'il avait eu plus de sentiments que je ne l'avais pensé. Me dire cela me soulageait car j'ai souffert de la fin. K. était le premier dingue que je kiffais grave, on formait un couple improbable et déroutant mais on se ressemblait bien plus qu'il n'en paraissait. Alors le retour, je l'espérais plus ou moins d'une certaine façon mais j'ai dit non.
Puis A. est revenu. À peu près le même âge que moi, je crois qu'il est plus dans une logique de "il est temps de me caser, les temps sont durs donc pourquoi ne pas se contenter de la moins pire." 

Je ne sais pas si il est très pertinent de réfléchir sur le pourquoi, du comment du retour de l'ex.
Mon premier sentiment est toujours "ah ! il a beau dire, je ne suis pas une fille parmi tant d'autres puisqu'il se sent obligé de revenir, d'une façon ou d'une autre" Mais je me rends compte que le problème est pourquoi tous ont eu besoin de le faire. 
J'ai l'impression que c'est une façon pour le mec de m'imposer un choix qui a déjà été fait et d'en porter l'entière responsabilité pour au final être dépouillée de mon libre arbitre
Quand l'ex revient, je redeviens stoïque, perdue dans mes pensées, je m'interroge sur le sens de ses actes, de ses nouvelles paroles, des nouvelles promesses ou des conditions qu'il prétend établir en cas de renouvellement de contrat.
Je choisis toujours de ne pas re-signer un nouveau bail, mais le choix me fait mal : je m'arrête, ne pense plus aux nombreuses tâches qui m'attendent mais plutôt aux bons et mauvais souvenirs, aux causes de l'échec. Finalement, le retour n'a rien de réjouissant puisqu'il m'empêche d'avancer et je tombe encore dans le piège : donner trop d'importance a quelque chose qui n'en a pas et subir la lâcheté de celui qui n'a pas su me garder, me respecter ou simplement m'aimer.

Alors, j'en termine avec ces histoires de retour. Plus question de s'arrêter et de s'interroger, il faut passer à autre chose, inutile de rêvasser sur ce qu'il pourrait advenir je préfère continuer.
C'est bientôt la rentrée, j'ai un déménagement à terminer, des papiers à envoyer, des cours à préparer pour mes petits (et grands) bouts et une nouvelle aventure sentimentale (la plus belle, j'en suis sûre) à espérer :-)


28 octobre 2011

une histoire indienne

Au mois de juin dernier, j'ai visité l'exposition Paris-Delhi-Bombay au centre Georges Pompidou.
J'ai adoré cette exposition, j'y suis restée au moins 3, 4 heures. Cela m'a rappelé de bons souvenirs.
Je m'y suis rendue seule. Pour moi, c'est un plaisir... Difficilement compréhensible pour certains. Mais très souvent, j'éprouve le besoin d'être seule avec moi-même et mes pensées, sans devoir supporter les contraintes qu'imposent les autres.
Surtout, j'ai pu prendre tout mon temps, lire les informations factuelles, apprendre un peu plus sur l'Histoire de l'Inde, apprécier les oeuvres à leur juste valeur.

En fait, cette exposition n'est pas l'objet de mon post. En parler n'a aucun intérêt, les photos que j'ai posté au 26 octobre parlent d'elles-mêmes. A vrai dire, je suis un peu saoulée par l'engouement (absolument justifié) que porte la scène culturelle française pour les puissances émergentes (Chine et Inde). Mais au regard de la pluralité et de l'évolution de notre espace-monde, je trouve cet effervescence un peu à la ramasse, franchement lourde et confine à la myopie le reste des sociétés (qui accessoirement changent elles aussi à un rythme effréné !)
J'ai toujours pensé que la culture avait un train d'avance... Mais ceux qui la détiennent en France sont des pantouflards conservateurs qui nous font chier avec leur vision étriquée du monde ⟦juste un petit coup de gueule comme j'en ai l'habitude :D ⟧

Le véritable sujet de ce post, c'est pourquoi j'éprouve une telle fascination pour la culture indienne ?!

En 2006, je sortais de ma première "vraie" relation avec un homme. Je ne reviendrais pas sur cette histoire mais pour ceux qui suivent mon blog, vous savez déjà à quel point cet homme m'a marqué par son ignorance et l'image fantasmée qu'il se faisait de moi en tant que jeune femme noire.
J'étais un peu perdue, et je me suis beaucoup remise en question. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir humiliée et honteuse. La souffrance causée par l'échec, m'a rendue pessimiste au point de ne plus avoir envie de me relancer dans la quête de l'amour.
Un jour, ma petite soeur est revenue à la maison avec un DVD que sa copine chilienne lui avait prêtée.
Je m'en souviendrais toute ma vie ! La qualité de l'image était effrayante, les scènes kitsch et les acteurs (un peu) ridicules à chanter et danser en plein milieu de l'intrigue, dans un décor improbable : les montagnes suisses. 
Ce film, c'était Mohabbatein avec Shahrukh Khan et Aïsha Raï. Je trouvais Shahrukh Khan hideux, l'histoire d'amour banale et j'étais pliée de rire en voyant un des personnages, super musclé, dansé sur le toit de son école, chantant son amour pour la pouffe bien foutue qu'il venait de rencontrer.
Pourtant, j'ai regardé les 3 heures de film, j'ai contemplé chaque séquence musicale, j'ai écouté avec attention la langue hindi aux sonorités étranges, j'ai pleuré lorsque l'héroïne, ne pouvant épouser celui qu'elle aime, décide de se donner la mort (profondément kitsch, je sais).



À partir de ce jour, je me suis prise de passion pour les films made in Bollywood ! et j'étais comblée ! Avec ses productions prolixes, j'avais de quoi faire. Complètement magnétisées, ma soeur et moi avons enchaîné la découverte des films les plus vieux aux plus récents, on achetait les bandes originales, apprenions les chorégraphies du bharata natyam et consécration suprême : on a eu l'occasion de voir les acteurs lors d'une séance de dédicaces au Virgin MégaStore des Champs-Elysées. Par ailleurs, je n'avais de yeux que pour mes copines indiennes, chez qui je dormais, après avoir passé la journée au marché indien, au quartier de La Chapelle ou aux spectacles de danse populaire.

Le film qui m'a le plus marqué fut le deuxième que ma soeur amena : Devdas avec les mêmes acteurs principaux que Mohabbatein.
Je ne me souviens pas exactement ce que j'ai ressenti en découvrant cette oeuvre mais je sais qu'elle a complètement changé ma vision des choses.


D'abord, Je suis devenue une fan inconditionnelle du réalisateur Sanjay Leela Bansali : chacune de ses oeuvres sont grandioses tant par le décor que par l'intrigue. Je remarque son amour pour les beautés féminines de l'art classique indien, le travail du détail, tout en ajoutant des références purement occidentales, signe du métissage culturel de l'Inde actuelle.

Surtout pour la première fois de ma vie, je découvrais ce qu'était une civilisation, une culture.
C'est quelque chose qu'il est difficile d'expliquer mais avant j'avais une vision complètement européano-centrée du monde, jusqu'au plus profond de mon être. Il a fallu me confronter au monde des adultes pour comprendre que ma couleur de peau était en soi un problème, chose que je n'avais jamais réalisé dans mon enfance.
Ce qui m'a troublé, c'était de voir des Hommes si différents dont la culture était si belle, si foisonnante et bien plus civilisée que l'on avait voulu faire croire. Pour la première fois, je voyais L'Inde splendide et non plus l'Inde à la pauvreté extrême des enfants de Calcutta véhiculée par les médias.
Je voyais des Hommes vénérer d'autres dieux, avec une ouverture sur les autres religions formidable (combien de scènes, les héros prient dans une église, ou dans une mosquée expliquant que toutes ces religions sont le résultat de diverses manifestations d'un Dieu unique et pluriel dans ses formes).
Voir d'autres rites et coutumes a été important : je trouve somptueux et troublant la coutume de se vêtir tout de blanc lors des funérailles. Pour moi, cela traduit une autre approche de la mort, non pas comme une fin sombre et angoissante mais comme une nouvelle étape (plus lumineuse ?).
J'aime aussi la fameuse fête des couleurs Holi, très souvent mise en scène dans les films. Autre point considérable, pour la première fois, je voyais qu'une belle femme n'était pas maigre et blonde mais brune, les cheveux ondulés, aux courbes typiques des femmes orientales magnifiquement mis en valeur par le sari. Enfin, ce que j'adore plus que tout, c'est que les acteurs ne s'embrass(ai)ent pas ! Les scènes intimes, de jeu amoureux (pour ne pas dire sexuel) sont (étaient) toujours suggérées, à travers la danse, des poses particulières.
L'impact des films indiens dans ma vie est fondamental pour comprendre ma construction identitaire.
Evidement, mon enchantement est vite retombé. Même si il est toujours question que je fasse un grand périple dans le sous continent, je le ferai uniquement par intérêt culturel. Mais cela fait bien longtemps que je n'ai plus de vision idéalisée de ce pays.
Les films nous montrent que le meilleur. Rares sont ceux qui évoquent le dur système des castes qui "racialise" des groupes sociaux (une aberration qui permet de mieux comprendre pourquoi les nazis ont repris un signe hindou comme symbole : la croix gammée ), le conflit opposant hindous et musulmans depuis la partition de l'Inde en 1947, une conception complètement occidentalisée de la beauté : les acteurs ne cessent de s'éclaircir (quand ils ne font pas la pub pour ce type de produit), maigrissent à vue d'oeil, portent des lentilles, raidissent leurs cheveux. Mais, le plus choquant pour moi, fut dans une réplique du film Kuch Kuch Hota Hai,  le jeune d'homme dit "pourquoi je n'épouserai pas Anjali ? Elle n'est pas grosse, stupide et noire !" oui oui vous avez bien lu être noire est un critère de disqualification sexuelle ! Sans parler des inégalités persistantes, de la place rédhibitoire de la femme (d'ailleurs, dans une scène de Devdas, la femme maudit sa voisine d'avoir une fille !!!), le "sectarisme", le manque total d'ouverture et le nationalisme exacerbé, j'ai vite cessé d'être une groupie.

Toutefois le truc passé,  j'ai toujours la nécessité de comprendre pourquoi à un moment donné dans ma vie, je me lance à corps perdu dans tel ou tel délire lol.
Dans le cas des films indiens, Je crois que j'avais besoin d'épouser d'autres valeurs, d'autres références où j'aurais pu y avoir ma place. Cette passion dévorante me permettait aussi de combler une lacune que je tente aujourd'hui de satisfaire difficilement : me rapprocher de ma culture congolaise, en admirant des non-blancs, en explorant leur sensibilité à travers des héros et des dieux qui pouvaient me ressembler un peu plus. Cette passion était aussi la preuve que, en dehors de l'Occident, il y avait d'autres civilisations aussi belles, aussi riches, aussi exaltantes. La découverte de la culture indienne fut le premier cheminement vers la découverte de mes origines.
A partir de ce moment là, je voulais aussi avoir un motif de fierté et de valorisation, pouvoir dire "mes aïeuls ont fait ça et c'est pour cela qu'aujourd'hui nous faisons ça"
Mais ma quête est restée vaine.
Quand je suis arrivée à Kinshasa, j'étais incapable de trouver cet autre monde dont on m'avait tant parlé, auquel je devais me confronter. Arrivée là-bas, je pensais entrer dans une nouvelle aire de civilisation où des Hommes avaient développé une architecture particulière, une autre vision du monde, une science propre.
À Kinshasa, j'ai eu droit qu'à une pâle représentation de la ville tentaculaire, anarchique et mondialisée. J'étais incapable d'y voir la moindre chose d'essence purement congolaise. Les habitations sont toutes d'anciennes demeures coloniales ou d'immenses grattes ciels modernes, les gens sont obsédés par Jésus Christ, les médias ne diffusent que des théâtres urbains ou des soaps made in India ou Brazilia.
Dans la ville, aucune trace d'une quelconque oeuvre antérieure à la venue des Blancs, même l'art congolais, pourtant si réputé, est absent de l'espace publique. Ne parlons même pas d'édifices culturels. Chez les élites, c'est le néant. J'ai eu l'occasion à maintes reprises de visiter des personnes bien placées. Toutes, vivaient dans des villas cossues à la décoration gréco-romaine, américaine mais pas une seule maison pouvait laisser penser qu'on puisse être chez des congolais au Congo ! C'est comme si les congolais n'avaient jamais été et n'existaient pas. Et lorsque je faisais la réflexion aux gens, ils faisaient la confusion entre culture et modernité. À les entendre, il n'est pas possible de garder sa culture dans l'inexorable marche vers le progrès civilisationnel. Pourtant les Chinois et les Indiens ont prouvé que c'est faisable même si cela reste très imparfait.
Ce que je reproche aux congolais, c'est de ne pas avoir su faire la synthèse, de ne pas avoir su garder le meilleur de leur identité et d'avoir totalement nié l'héritage de leurs ancêtres, au point de ne pas savoir qui ils sont vraiment. Et nous enfants, nous en pâtissons à mort. Du coup, Je suis rentrée avec la frustration et le dégoût.

Je suis intimement convaincu que le plus grand échec des Africains est de s'être laissés berner à croire qu'ils n'étaient que des sauvages qui n'avaient rien apporter au progrès de l'Humanité et qu'il leur  fallait se convertir aux vertus des valeurs occidentales pour être sauvés !
Je me dis que s'il y a bien une chose que nous devons reconquérir africains et afro-descendants, c'est l'estime de soi en se réappropriant la connaissance de la nature profonde et de la spécificité des cultures africaines, afin de retrouver la dignité mais surtout l' humanité qui reste encore à prouver aux yeux du monde.

une histoire indienne

Au mois de juin dernier, j'ai visité l'exposition Paris-Delhi-Bombay au centre Georges Pompidou.
J'ai adoré cette exposition, j'y suis restée au moins 3, 4 heures. Cela m'a rappelé de bons souvenirs.
Je m'y suis rendue seule. Pour moi, c'est un plaisir... Difficilement compréhensible pour certains. Mais très souvent, j'éprouve le besoin d'être seule avec moi-même et mes pensées, sans devoir supporter les contraintes qu'imposent les autres.
Surtout, j'ai pu prendre tout mon temps, lire les informations factuelles, apprendre un peu plus sur l'Histoire de l'Inde, apprécier les oeuvres à leur juste valeur.

En fait, cette exposition n'est pas l'objet de mon post. En parler n'a aucun intérêt, les photos que j'ai posté au 26 octobre parlent d'elles-mêmes. A vrai dire, je suis un peu saoulée par l'engouement (absolument justifié) que porte la scène culturelle française pour les puissances émergentes (Chine et Inde). Mais au regard de la pluralité et de l'évolution de notre espace-monde, je trouve cet effervescence un peu à la ramasse, franchement lourde et confine à la myopie le reste des sociétés (qui accessoirement changent elles aussi à un rythme effréné !)
J'ai toujours pensé que la culture avait un train d'avance... Mais ceux qui la détiennent en France sont des pantouflards conservateurs qui nous font chier avec leur vision étriquée du monde ⟦juste un petit coup de gueule comme j'en ai l'habitude :D ⟧

Le véritable sujet de ce post, c'est pourquoi j'éprouve une telle fascination pour la culture indienne ?!

En 2006, je sortais de ma première "vraie" relation avec un homme. Je ne reviendrais pas sur cette histoire mais pour ceux qui suivent mon blog, vous savez déjà à quel point cet homme m'a marqué par son ignorance et l'image fantasmée qu'il se faisait de moi en tant que jeune femme noire.
J'étais un peu perdue, et je me suis beaucoup remise en question. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir humiliée et honteuse. La souffrance causée par l'échec, m'a rendue pessimiste au point de ne plus avoir envie de me relancer dans la quête de l'amour.
Un jour, ma petite soeur est revenue à la maison avec un DVD que sa copine chilienne lui avait prêtée.
Je m'en souviendrais toute ma vie ! La qualité de l'image était effrayante, les scènes kitsch et les acteurs (un peu) ridicules à chanter et danser en plein milieu de l'intrigue, dans un décor improbable : les montagnes suisses. 
Ce film, c'était Mohabbatein avec Shahrukh Khan et Aïsha Raï. Je trouvais Shahrukh Khan hideux, l'histoire d'amour banale et j'étais pliée de rire en voyant un des personnages, super musclé, dansé sur le toit de son école, chantant son amour pour la pouffe bien foutue qu'il venait de rencontrer.
Pourtant, j'ai regardé les 3 heures de film, j'ai contemplé chaque séquence musicale, j'ai écouté avec attention la langue hindi aux sonorités étranges, j'ai pleuré lorsque l'héroïne, ne pouvant épouser celui qu'elle aime, décide de se donner la mort (profondément kitsch, je sais).



À partir de ce jour, je me suis prise de passion pour les films made in Bollywood ! et j'étais comblée ! Avec ses productions prolixes, j'avais de quoi faire. Complètement magnétisées, ma soeur et moi avons enchaîné la découverte des films les plus vieux aux plus récents, on achetait les bandes originales, apprenions les chorégraphies du bharata natyam et consécration suprême : on a eu l'occasion de voir les acteurs lors d'une séance de dédicaces au Virgin MégaStore des Champs-Elysées. Par ailleurs, je n'avais de yeux que pour mes copines indiennes, chez qui je dormais, après avoir passé la journée au marché indien, au quartier de La Chapelle ou aux spectacles de danse populaire.

Le film qui m'a le plus marqué fut le deuxième que ma soeur amena : Devdas avec les mêmes acteurs principaux que Mohabbatein.
Je ne me souviens pas exactement ce que j'ai ressenti en découvrant cette oeuvre mais je sais qu'elle a complètement changé ma vision des choses.


D'abord, Je suis devenue une fan inconditionnelle du réalisateur Sanjay Leela Bansali : chacune de ses oeuvres sont grandioses tant par le décor que par l'intrigue. Je remarque son amour pour les beautés féminines de l'art classique indien, le travail du détail, tout en ajoutant des références purement occidentales, signe du métissage culturel de l'Inde actuelle.

Surtout pour la première fois de ma vie, je découvrais ce qu'était une civilisation, une culture.
C'est quelque chose qu'il est difficile d'expliquer mais avant j'avais une vision complètement européano-centrée du monde, jusqu'au plus profond de mon être. Il a fallu me confronter au monde des adultes pour comprendre que ma couleur de peau était en soi un problème, chose que je n'avais jamais réalisé dans mon enfance.
Ce qui m'a troublé, c'était de voir des Hommes si différents dont la culture était si belle, si foisonnante et bien plus civilisée que l'on avait voulu faire croire. Pour la première fois, je voyais L'Inde splendide et non plus l'Inde à la pauvreté extrême des enfants de Calcutta véhiculée par les médias.
Je voyais des Hommes vénérer d'autres dieux, avec une ouverture sur les autres religions formidable (combien de scènes, les héros prient dans une église, ou dans une mosquée expliquant que toutes ces religions sont le résultat de diverses manifestations d'un Dieu unique et pluriel dans ses formes).
Voir d'autres rites et coutumes a été important : je trouve somptueux et troublant la coutume de se vêtir tout de blanc lors des funérailles. Pour moi, cela traduit une autre approche de la mort, non pas comme une fin sombre et angoissante mais comme une nouvelle étape (plus lumineuse ?).
J'aime aussi la fameuse fête des couleurs Holi, très souvent mise en scène dans les films. Autre point considérable, pour la première fois, je voyais qu'une belle femme n'était pas maigre et blonde mais brune, les cheveux ondulés, aux courbes typiques des femmes orientales magnifiquement mis en valeur par le sari. Enfin, ce que j'adore plus que tout, c'est que les acteurs ne s'embrass(ai)ent pas ! Les scènes intimes, de jeu amoureux (pour ne pas dire sexuel) sont (étaient) toujours suggérées, à travers la danse, des poses particulières.
L'impact des films indiens dans ma vie est fondamental pour comprendre ma construction identitaire.
Evidement, mon enchantement est vite retombé. Même si il est toujours question que je fasse un grand périple dans le sous continent, je le ferai uniquement par intérêt culturel. Mais cela fait bien longtemps que je n'ai plus de vision idéalisée de ce pays.
Les films nous montrent que le meilleur. Rares sont ceux qui évoquent le dur système des castes qui "racialise" des groupes sociaux (une aberration qui permet de mieux comprendre pourquoi les nazis ont repris un signe hindou comme symbole : la croix gammée ), le conflit opposant hindous et musulmans depuis la partition de l'Inde en 1947, une conception complètement occidentalisée de la beauté : les acteurs ne cessent de s'éclaircir (quand ils ne font pas la pub pour ce type de produit), maigrissent à vue d'oeil, portent des lentilles, raidissent leurs cheveux. Mais, le plus choquant pour moi, fut dans une réplique du film Kuch Kuch Hota Hai,  le jeune d'homme dit "pourquoi je n'épouserai pas Anjali ? Elle n'est pas grosse, stupide et noire !" oui oui vous avez bien lu être noire est un critère de disqualification sexuelle ! Sans parler des inégalités persistantes, de la place rédhibitoire de la femme (d'ailleurs, dans une scène de Devdas, la femme maudit sa voisine d'avoir une fille !!!), le "sectarisme", le manque total d'ouverture et le nationalisme exacerbé, j'ai vite cessé d'être une groupie.

Toutefois le truc passé,  j'ai toujours la nécessité de comprendre pourquoi à un moment donné dans ma vie, je me lance à corps perdu dans tel ou tel délire lol.
Dans le cas des films indiens, Je crois que j'avais besoin d'épouser d'autres valeurs, d'autres références où j'aurais pu y avoir ma place. Cette passion dévorante me permettait aussi de combler une lacune que je tente aujourd'hui de satisfaire difficilement : me rapprocher de ma culture congolaise, en admirant des non-blancs, en explorant leur sensibilité à travers des héros et des dieux qui pouvaient me ressembler un peu plus. Cette passion était aussi la preuve que, en dehors de l'Occident, il y avait d'autres civilisations aussi belles, aussi riches, aussi exaltantes. La découverte de la culture indienne fut le premier cheminement vers la découverte de mes origines.
A partir de ce moment là, je voulais aussi avoir un motif de fierté et de valorisation, pouvoir dire "mes aïeuls ont fait ça et c'est pour cela qu'aujourd'hui nous faisons ça"
Mais ma quête est restée vaine.
Quand je suis arrivée à Kinshasa, j'étais incapable de trouver cet autre monde dont on m'avait tant parlé, auquel je devais me confronter. Arrivée là-bas, je pensais entrer dans une nouvelle aire de civilisation où des Hommes avaient développé une architecture particulière, une autre vision du monde, une science propre.
À Kinshasa, j'ai eu droit qu'à une pâle représentation de la ville tentaculaire, anarchique et mondialisée. J'étais incapable d'y voir la moindre chose d'essence purement congolaise. Les habitations sont toutes d'anciennes demeures coloniales ou d'immenses grattes ciels modernes, les gens sont obsédés par Jésus Christ, les médias ne diffusent que des théâtres urbains ou des soaps made in India ou Brazilia.
Dans la ville, aucune trace d'une quelconque oeuvre antérieure à la venue des Blancs, même l'art congolais, pourtant si réputé, est absent de l'espace publique. Ne parlons même pas d'édifices culturels. Chez les élites, c'est le néant. J'ai eu l'occasion à maintes reprises de visiter des personnes bien placées. Toutes, vivaient dans des villas cossues à la décoration gréco-romaine, américaine mais pas une seule maison pouvait laisser penser qu'on puisse être chez des congolais au Congo ! C'est comme si les congolais n'avaient jamais été et n'existaient pas. Et lorsque je faisais la réflexion aux gens, ils faisaient la confusion entre culture et modernité. À les entendre, il n'est pas possible de garder sa culture dans l'inexorable marche vers le progrès civilisationnel. Pourtant les Chinois et les Indiens ont prouvé que c'est faisable même si cela reste très imparfait.
Ce que je reproche aux congolais, c'est de ne pas avoir su faire la synthèse, de ne pas avoir su garder le meilleur de leur identité et d'avoir totalement nié l'héritage de leurs ancêtres, au point de ne pas savoir qui ils sont vraiment. Et nous enfants, nous en pâtissons à mort. Du coup, Je suis rentrée avec la frustration et le dégoût.

Je suis intimement convaincu que le plus grand échec des Africains est de s'être laissés berner à croire qu'ils n'étaient que des sauvages qui n'avaient rien apporter au progrès de l'Humanité et qu'il leur  fallait se convertir aux vertus des valeurs occidentales pour être sauvés !
Je me dis que s'il y a bien une chose que nous devons reconquérir africains et afro-descendants, c'est l'estime de soi en se réappropriant la connaissance de la nature profonde et de la spécificité des cultures africaines, afin de retrouver la dignité mais surtout l' humanité qui reste encore à prouver aux yeux du monde.

26 octobre 2011


POURQUOI CE BLOG N'EST JAMAIS ACTUALISÉ ?!!!!!!!!!!!!!!!!


  1. J'ai peur... Dès que je veux écrire je ressens une angoisse indescriptible qui s'apaise que par le déni :-(
  2. Le manque de temps, une excuse justifiée en ce moment mais je le concède, un peu foireuse
  3. je me trouve ennuyeusement banale
  4. j'en ai marre de blogspot !! Si un web-designer veut bien m'aider ;-)
  5. Je dois reprendre le concept du livre/son/film de la semaine qui donne un peu de rigueur au blog
  6. Mais une fois toutes ces turpitudes passées, je reviens car sans ce blog je ne serais pas moi :-)
  7. Bonne lecture (si c'est votre première visite)

POURQUOI CE BLOG N'EST JAMAIS ACTUALISÉ ?!!!!!!!!!!!!!!!!


  1. J'ai peur... Dès que je veux écrire je ressens une angoisse indescriptible qui s'apaise que par le déni :-(
  2. Le manque de temps, une excuse justifiée en ce moment mais je le concède, un peu foireuse
  3. je me trouve ennuyeusement banale
  4. j'en ai marre de blogspot !! Si un web-designer veut bien m'aider ;-)
  5. Je dois reprendre le concept du livre/son/film de la semaine qui donne un peu de rigueur au blog
  6. Mais une fois toutes ces turpitudes passées, je reviens car sans ce blog je ne serais pas moi :-)
  7. Bonne lecture (si c'est votre première visite)

PARIS-DELHI-BOMBAY
































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