20 mai 2011

JUSQU'ICI TOUT VA BIEN !



Au moment où je découvre le trailer de ce super court-métrage, un nouveau débat houleux agite la sphère politique française, de plus en plus surexcitée par l'approche des élections présidentielles de 2012.

Le ministre chargé des Affaires européennes, Laurent Wauquiez s'attaque aux minimas sociaux et ce qu'il nomme le "cancer de l'assistanat". Ce discours, clairement idéologique, très prisé chez les vieux de la vielle posture libérale, nous rappelle que nous vivons dans un un système cynique et pitoyable.
Un système où la valeur d'un homme doit être quantifiable économiquement et la plus sous évaluée possible pour qu'elle soit rentable !
C'est dans cette logique "pragmatique" que Mr Wauquiez avance l'idée d'une obligation de fournir un travail gratuit à ceux qui souhaitent bénéficier d'une aide sociale.

Le plus frappant, à mon sens, est la formidable détermination du gouvernement de poursuivre sa stratégie issue du célèbre adage : "diviser pour mieux régner"

Car comme l'a reconnu le président Sarkozy lui-même, l'Etat ne peut pas tout résoudre (surtout si il doit s'occuper de protéger les privilèges de l'élite) alors il se propose de nous désigner les vrais responsables. Comme ça, il fait d'une pierre, deux coups : maintenir le statu-quo en tapant sur le faible, éviter d'aborder les vrais problèmes : les conséquences de la crise de 2008.
Comme d'habitude, les plus vulnérables, les citoyens de seconde zone, ceux dont on ne cherche absolument pas à drainer les voix sont les victimes directs de ces turpitudes électoralistes.

Evidement, je me demande souvent si c'est par naïveté ou par duperie que les médias se sont jetés dans la gueule du loup en consacrant 1/3 de leurs éditions aux propositions de Wauquiez.

Stigmatiser le pauvre est une bassesse sans nom. Le caricaturer à être fainéant, sans ambition, profitant à souhait du système est une lecture simpliste et vicieuse de notre actualité économique. Surtout lorsque nous savons que la France est durablement installée dans la crise, que son modèle économique est en perte de vitesse, que le chômage de masse tend à devenir la norme, tandis que le conservatisme ancestral des élites constitue le vrai garant de l'immobilisme !

Cette affaire m'a attristé, je me suis rappelée à quel point l'agenda médiatique est manipulée ou du moins se laisse balader par le gouvernement.

Finalement, il n'est jamais question de traiter des problèmes de fond.
Je pourrais dresser une liste exhaustive du chantier à lancer sur le terrain des idées politiques mais je ne suis moi-même pas sure d'avoir une vision transcendante et consensuelle des problèmes qui agitent la France.

J'avoue manifester un certain dépit et beaucoup de dédain pour les élections présidentielles de 2012. Cette mascarade institutionnelle n'a même pas commencé que je m'ennuie déjà, saoulée par les radotages des uns et des autres !
Et c'est sur le ton d'une vielle aigrie que je vous annonce d'ores et déjà, ne pas vouloir voter.
J'ai hésité à dire que je voterai pour Mme Lepen afin que mon post fasse un super buzz à la Jegoun (LOL) et parce que cette proposition n'est pas si mal.
 Après tout "on a que les dirigeants que l'on mérite" Vu la régression mentale de nombreux concitoyens, en particulier franciliens, je me dis que si ils veulent la merde autant les y aider ! Aujourd'hui l'argument du vote-sanction est dépassé, il faut reconnaître l'avancée d'une plus grande tolérance à la stigmatisation, aux rejets de l'Autre, à l'anti-intellectualisme, à l'individualisme dans ce qu'il a de plus laid.

Non, je n'irai pas jusqu'à bafouer mon intégrité en glissant dans l'urne l'enveloppe portant le nom d'un parti si écoeurant.
Je me contenterai de faire partie de cette masse de plus en plus importante mais totalement ignorée : le club des abstentionnistes.
Et n'en déplaise aux bonnes âmes, aux propos moralisateurs sur le devoir de voter car "c'est un droit qui fut durement acquis", des moments, j'ai juste envie de dire FUCK les gens ! Cessez d'agir comme des mulets ! les actes ont un sens !
Si je refuse de voter c'est parce que je nie ce régime hyper-présidentiel dont les élections marquent sa toute puissance, sa pleine légitimité.
Je ne cautionne plus ce système où la représentativité du peuple souverain n'est plus garantie : lorsque je regarde une séance parlementaire sur France 3, je vois un hémicycle de vieux mâles blancs qui semblent s'accrocher aux derniers vestiges d'une gloire révolue. Je n'y vois qu'un fossé immense entre ces hommes (je devrais mettre un "h" majuscule mais on peut pas dire que les femmes y soient très présentes) et les gens de mon environnement, un environnement qui bouge à un rythme effréné. Quand j'observe ces sessions parlementaires, j'ai l'impression que le temps s'est aarêté à l'Assemblée Nationale !
Certes, pas besoin d'être pauvre pour avoir des valeurs d'équité et de justice sociale, ni d'être une femme pour lutter contre les inégalités sexuelles et encore moins être noir pour sensibiliser aux questions de racisme.
Pourtant, l'analyse sociologique de nos représentants montre une espèce d' "endogamie", en tout cas une "reproduction sociale" de la pratique politique (d'ailleurs pour compléter cette info, allez lire l'excellent billet de Romain). Et comme tout groupe replié sur lui-même, déconnecté de la vie réelle (même si on peut se demander qu'est ce que la vie réelle), il ne peut que mener une politique qui dessert la majorité pour mieux défendre ses intérêts.
Résultats : on se retrouve avec des votes référendaires qui ne servent à rien (cf. vote contre l'adoption d'une nouvelle constitution européenne en 2005), une "gauche" majoritaire incapable de surmonter ses contradictions, qui se détache clairement de son socle électoral et se fait laminer par la droite simpliste en se faisant traiter de "gauche-caviar" de "bobo" et des militants désemparés depuis l'épisode DSK.

Les déboires du PS sont amplement mérités et voués à perdurer ! Que faire d'un parti politique qui décide de jouer un jeu dont les règles ont été fixé par ses adversaires, glorifie un homme qui était le premier à critiquer la personnalisation du pouvoir et pourtant l'a mieux exercé que ses prédécesseurs de droite ! (Vive François Mitterand et son excellent ouvrage le coup d'Etat permanent qu'ils reposent en paix !)
Un parti qui refuse de bosser concrètement, à se remettre en questions et préfère s'appuyer sur la renommée d'un libéral coureur de jupons, qui fût  à la tête d'une institution internationale symbole du capitalisme dégradant et dégradé !

Sa mise en examen, le samedi 14 mai à New-York City, pour tentative de viol et séquestration sur la femme de ménage de son hôtel de luxe, a été un choc.
Anobli par les médias, encensé à Gauche comme le rempart anti-Sarko (et par moi-même). Cette sordide affaire, qui favorise largement la Droite illustre non pas la déchéance d'un homme mais celle de la France. Tous ces hommes et femmes qui ont cessé pour des raisons mercantiles et possessives de défendre une vision progressiste de l'humanité et à l'édification d'un projet de société commun.

Malgré tout, il n'est pas question ici d'entériner l'offre de Sarkozy : "la France, tu l'aimes ou tu la quittes"
Oui, parce que j'entends déjà certains me dire "ben si t'es pas contente, casse-toi"
Je me "casserai" sûrement un jour. Mais, ce sera par choix personnel, inscrit dans un parcours de vie qui se veut en accord avec ma soif de découvrir l'autre, donc moi.

Lorsque je pose mes points de vue très incisifs sur l'actualité ou exprime ma passion panafricaine (plus que logique), certains interprètent cela comme de l'anti-France ou pire une tendance raciste anti-blancs (j'ai eu droit à cette ignominie quand je parlais de l'ingérence française en Cote-d'Ivoire !)
Contrairement à d'autres je reconnais et revendique pleinement ma nationalité française ! je suis née, j'ai grandi et vis en France ! Sans renier mes origines congolaises dont j'ai une approche pour le moment purement "folklorique" je le dis haut et fort je suis française : c'est ma seule culture de référence.  Ma vision du monde, ma capacité de réflexion, les concepts qui forgent mon individualité sont issus de cette culture. Affirmer le contraire serait une erreur.
Toute la difficulté pour moi est de faire comprendre qu'il faut refuser les interprétations culturalistes (pour ne pas dire racistes) du monde, malheureusement courantes en France car ceci a une incidence sur ma vie : douter d'un fait irréfutable : mon appartenance au peuple français, en raison de ma "condition de noire" cf mon billet "le jour où j'ai su que j'étais noire"

Mais le constat amer ne fera jamais de moi une aigrie. À l'inverse, il a été l'onde de choc donnant envie d'agir, RÉAGIR et de dépasser la résignation.
Je me lamente pas sur mon "sort", je ne cherche pas à prouver quoi que ce soit et encore moins à faire dans l'assimilation car je ne suis pas une étrangère.
Mon but est que les choses avancent concrètement. se morfondre dans son coin ce n'est pas dans mon état d'esprit ! Une fois qu'on a compris que c'est en remettant en question des "vérités" absolues que l'on peut changer un système eh bien on ira loin. L'exemple le plus éclatant de l'histoire de France : la Révolution de 1789 l'a prouvé alors pourquoi en douter maintenant...

Et si cette référence vous semble obsolète, regardez à nouveau le trailer de "je pourrais être votre grand-mère" et vous verrez qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter car il y aura toujours des gens formidables dans ce bas monde :D

2 commentaires:

Free Web Counter