28 octobre 2011

une histoire indienne

Au mois de juin dernier, j'ai visité l'exposition Paris-Delhi-Bombay au centre Georges Pompidou.
J'ai adoré cette exposition, j'y suis restée au moins 3, 4 heures. Cela m'a rappelé de bons souvenirs.
Je m'y suis rendue seule. Pour moi, c'est un plaisir... Difficilement compréhensible pour certains. Mais très souvent, j'éprouve le besoin d'être seule avec moi-même et mes pensées, sans devoir supporter les contraintes qu'imposent les autres.
Surtout, j'ai pu prendre tout mon temps, lire les informations factuelles, apprendre un peu plus sur l'Histoire de l'Inde, apprécier les oeuvres à leur juste valeur.

En fait, cette exposition n'est pas l'objet de mon post. En parler n'a aucun intérêt, les photos que j'ai posté au 26 octobre parlent d'elles-mêmes. A vrai dire, je suis un peu saoulée par l'engouement (absolument justifié) que porte la scène culturelle française pour les puissances émergentes (Chine et Inde). Mais au regard de la pluralité et de l'évolution de notre espace-monde, je trouve cet effervescence un peu à la ramasse, franchement lourde et confine à la myopie le reste des sociétés (qui accessoirement changent elles aussi à un rythme effréné !)
J'ai toujours pensé que la culture avait un train d'avance... Mais ceux qui la détiennent en France sont des pantouflards conservateurs qui nous font chier avec leur vision étriquée du monde ⟦juste un petit coup de gueule comme j'en ai l'habitude :D ⟧

Le véritable sujet de ce post, c'est pourquoi j'éprouve une telle fascination pour la culture indienne ?!

En 2006, je sortais de ma première "vraie" relation avec un homme. Je ne reviendrais pas sur cette histoire mais pour ceux qui suivent mon blog, vous savez déjà à quel point cet homme m'a marqué par son ignorance et l'image fantasmée qu'il se faisait de moi en tant que jeune femme noire.
J'étais un peu perdue, et je me suis beaucoup remise en question. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir humiliée et honteuse. La souffrance causée par l'échec, m'a rendue pessimiste au point de ne plus avoir envie de me relancer dans la quête de l'amour.
Un jour, ma petite soeur est revenue à la maison avec un DVD que sa copine chilienne lui avait prêtée.
Je m'en souviendrais toute ma vie ! La qualité de l'image était effrayante, les scènes kitsch et les acteurs (un peu) ridicules à chanter et danser en plein milieu de l'intrigue, dans un décor improbable : les montagnes suisses. 
Ce film, c'était Mohabbatein avec Shahrukh Khan et Aïsha Raï. Je trouvais Shahrukh Khan hideux, l'histoire d'amour banale et j'étais pliée de rire en voyant un des personnages, super musclé, dansé sur le toit de son école, chantant son amour pour la pouffe bien foutue qu'il venait de rencontrer.
Pourtant, j'ai regardé les 3 heures de film, j'ai contemplé chaque séquence musicale, j'ai écouté avec attention la langue hindi aux sonorités étranges, j'ai pleuré lorsque l'héroïne, ne pouvant épouser celui qu'elle aime, décide de se donner la mort (profondément kitsch, je sais).



À partir de ce jour, je me suis prise de passion pour les films made in Bollywood ! et j'étais comblée ! Avec ses productions prolixes, j'avais de quoi faire. Complètement magnétisées, ma soeur et moi avons enchaîné la découverte des films les plus vieux aux plus récents, on achetait les bandes originales, apprenions les chorégraphies du bharata natyam et consécration suprême : on a eu l'occasion de voir les acteurs lors d'une séance de dédicaces au Virgin MégaStore des Champs-Elysées. Par ailleurs, je n'avais de yeux que pour mes copines indiennes, chez qui je dormais, après avoir passé la journée au marché indien, au quartier de La Chapelle ou aux spectacles de danse populaire.

Le film qui m'a le plus marqué fut le deuxième que ma soeur amena : Devdas avec les mêmes acteurs principaux que Mohabbatein.
Je ne me souviens pas exactement ce que j'ai ressenti en découvrant cette oeuvre mais je sais qu'elle a complètement changé ma vision des choses.


D'abord, Je suis devenue une fan inconditionnelle du réalisateur Sanjay Leela Bansali : chacune de ses oeuvres sont grandioses tant par le décor que par l'intrigue. Je remarque son amour pour les beautés féminines de l'art classique indien, le travail du détail, tout en ajoutant des références purement occidentales, signe du métissage culturel de l'Inde actuelle.

Surtout pour la première fois de ma vie, je découvrais ce qu'était une civilisation, une culture.
C'est quelque chose qu'il est difficile d'expliquer mais avant j'avais une vision complètement européano-centrée du monde, jusqu'au plus profond de mon être. Il a fallu me confronter au monde des adultes pour comprendre que ma couleur de peau était en soi un problème, chose que je n'avais jamais réalisé dans mon enfance.
Ce qui m'a troublé, c'était de voir des Hommes si différents dont la culture était si belle, si foisonnante et bien plus civilisée que l'on avait voulu faire croire. Pour la première fois, je voyais L'Inde splendide et non plus l'Inde à la pauvreté extrême des enfants de Calcutta véhiculée par les médias.
Je voyais des Hommes vénérer d'autres dieux, avec une ouverture sur les autres religions formidable (combien de scènes, les héros prient dans une église, ou dans une mosquée expliquant que toutes ces religions sont le résultat de diverses manifestations d'un Dieu unique et pluriel dans ses formes).
Voir d'autres rites et coutumes a été important : je trouve somptueux et troublant la coutume de se vêtir tout de blanc lors des funérailles. Pour moi, cela traduit une autre approche de la mort, non pas comme une fin sombre et angoissante mais comme une nouvelle étape (plus lumineuse ?).
J'aime aussi la fameuse fête des couleurs Holi, très souvent mise en scène dans les films. Autre point considérable, pour la première fois, je voyais qu'une belle femme n'était pas maigre et blonde mais brune, les cheveux ondulés, aux courbes typiques des femmes orientales magnifiquement mis en valeur par le sari. Enfin, ce que j'adore plus que tout, c'est que les acteurs ne s'embrass(ai)ent pas ! Les scènes intimes, de jeu amoureux (pour ne pas dire sexuel) sont (étaient) toujours suggérées, à travers la danse, des poses particulières.
L'impact des films indiens dans ma vie est fondamental pour comprendre ma construction identitaire.
Evidement, mon enchantement est vite retombé. Même si il est toujours question que je fasse un grand périple dans le sous continent, je le ferai uniquement par intérêt culturel. Mais cela fait bien longtemps que je n'ai plus de vision idéalisée de ce pays.
Les films nous montrent que le meilleur. Rares sont ceux qui évoquent le dur système des castes qui "racialise" des groupes sociaux (une aberration qui permet de mieux comprendre pourquoi les nazis ont repris un signe hindou comme symbole : la croix gammée ), le conflit opposant hindous et musulmans depuis la partition de l'Inde en 1947, une conception complètement occidentalisée de la beauté : les acteurs ne cessent de s'éclaircir (quand ils ne font pas la pub pour ce type de produit), maigrissent à vue d'oeil, portent des lentilles, raidissent leurs cheveux. Mais, le plus choquant pour moi, fut dans une réplique du film Kuch Kuch Hota Hai,  le jeune d'homme dit "pourquoi je n'épouserai pas Anjali ? Elle n'est pas grosse, stupide et noire !" oui oui vous avez bien lu être noire est un critère de disqualification sexuelle ! Sans parler des inégalités persistantes, de la place rédhibitoire de la femme (d'ailleurs, dans une scène de Devdas, la femme maudit sa voisine d'avoir une fille !!!), le "sectarisme", le manque total d'ouverture et le nationalisme exacerbé, j'ai vite cessé d'être une groupie.

Toutefois le truc passé,  j'ai toujours la nécessité de comprendre pourquoi à un moment donné dans ma vie, je me lance à corps perdu dans tel ou tel délire lol.
Dans le cas des films indiens, Je crois que j'avais besoin d'épouser d'autres valeurs, d'autres références où j'aurais pu y avoir ma place. Cette passion dévorante me permettait aussi de combler une lacune que je tente aujourd'hui de satisfaire difficilement : me rapprocher de ma culture congolaise, en admirant des non-blancs, en explorant leur sensibilité à travers des héros et des dieux qui pouvaient me ressembler un peu plus. Cette passion était aussi la preuve que, en dehors de l'Occident, il y avait d'autres civilisations aussi belles, aussi riches, aussi exaltantes. La découverte de la culture indienne fut le premier cheminement vers la découverte de mes origines.
A partir de ce moment là, je voulais aussi avoir un motif de fierté et de valorisation, pouvoir dire "mes aïeuls ont fait ça et c'est pour cela qu'aujourd'hui nous faisons ça"
Mais ma quête est restée vaine.
Quand je suis arrivée à Kinshasa, j'étais incapable de trouver cet autre monde dont on m'avait tant parlé, auquel je devais me confronter. Arrivée là-bas, je pensais entrer dans une nouvelle aire de civilisation où des Hommes avaient développé une architecture particulière, une autre vision du monde, une science propre.
À Kinshasa, j'ai eu droit qu'à une pâle représentation de la ville tentaculaire, anarchique et mondialisée. J'étais incapable d'y voir la moindre chose d'essence purement congolaise. Les habitations sont toutes d'anciennes demeures coloniales ou d'immenses grattes ciels modernes, les gens sont obsédés par Jésus Christ, les médias ne diffusent que des théâtres urbains ou des soaps made in India ou Brazilia.
Dans la ville, aucune trace d'une quelconque oeuvre antérieure à la venue des Blancs, même l'art congolais, pourtant si réputé, est absent de l'espace publique. Ne parlons même pas d'édifices culturels. Chez les élites, c'est le néant. J'ai eu l'occasion à maintes reprises de visiter des personnes bien placées. Toutes, vivaient dans des villas cossues à la décoration gréco-romaine, américaine mais pas une seule maison pouvait laisser penser qu'on puisse être chez des congolais au Congo ! C'est comme si les congolais n'avaient jamais été et n'existaient pas. Et lorsque je faisais la réflexion aux gens, ils faisaient la confusion entre culture et modernité. À les entendre, il n'est pas possible de garder sa culture dans l'inexorable marche vers le progrès civilisationnel. Pourtant les Chinois et les Indiens ont prouvé que c'est faisable même si cela reste très imparfait.
Ce que je reproche aux congolais, c'est de ne pas avoir su faire la synthèse, de ne pas avoir su garder le meilleur de leur identité et d'avoir totalement nié l'héritage de leurs ancêtres, au point de ne pas savoir qui ils sont vraiment. Et nous enfants, nous en pâtissons à mort. Du coup, Je suis rentrée avec la frustration et le dégoût.

Je suis intimement convaincu que le plus grand échec des Africains est de s'être laissés berner à croire qu'ils n'étaient que des sauvages qui n'avaient rien apporter au progrès de l'Humanité et qu'il leur  fallait se convertir aux vertus des valeurs occidentales pour être sauvés !
Je me dis que s'il y a bien une chose que nous devons reconquérir africains et afro-descendants, c'est l'estime de soi en se réappropriant la connaissance de la nature profonde et de la spécificité des cultures africaines, afin de retrouver la dignité mais surtout l' humanité qui reste encore à prouver aux yeux du monde.

une histoire indienne

Au mois de juin dernier, j'ai visité l'exposition Paris-Delhi-Bombay au centre Georges Pompidou.
J'ai adoré cette exposition, j'y suis restée au moins 3, 4 heures. Cela m'a rappelé de bons souvenirs.
Je m'y suis rendue seule. Pour moi, c'est un plaisir... Difficilement compréhensible pour certains. Mais très souvent, j'éprouve le besoin d'être seule avec moi-même et mes pensées, sans devoir supporter les contraintes qu'imposent les autres.
Surtout, j'ai pu prendre tout mon temps, lire les informations factuelles, apprendre un peu plus sur l'Histoire de l'Inde, apprécier les oeuvres à leur juste valeur.

En fait, cette exposition n'est pas l'objet de mon post. En parler n'a aucun intérêt, les photos que j'ai posté au 26 octobre parlent d'elles-mêmes. A vrai dire, je suis un peu saoulée par l'engouement (absolument justifié) que porte la scène culturelle française pour les puissances émergentes (Chine et Inde). Mais au regard de la pluralité et de l'évolution de notre espace-monde, je trouve cet effervescence un peu à la ramasse, franchement lourde et confine à la myopie le reste des sociétés (qui accessoirement changent elles aussi à un rythme effréné !)
J'ai toujours pensé que la culture avait un train d'avance... Mais ceux qui la détiennent en France sont des pantouflards conservateurs qui nous font chier avec leur vision étriquée du monde ⟦juste un petit coup de gueule comme j'en ai l'habitude :D ⟧

Le véritable sujet de ce post, c'est pourquoi j'éprouve une telle fascination pour la culture indienne ?!

En 2006, je sortais de ma première "vraie" relation avec un homme. Je ne reviendrais pas sur cette histoire mais pour ceux qui suivent mon blog, vous savez déjà à quel point cet homme m'a marqué par son ignorance et l'image fantasmée qu'il se faisait de moi en tant que jeune femme noire.
J'étais un peu perdue, et je me suis beaucoup remise en question. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir humiliée et honteuse. La souffrance causée par l'échec, m'a rendue pessimiste au point de ne plus avoir envie de me relancer dans la quête de l'amour.
Un jour, ma petite soeur est revenue à la maison avec un DVD que sa copine chilienne lui avait prêtée.
Je m'en souviendrais toute ma vie ! La qualité de l'image était effrayante, les scènes kitsch et les acteurs (un peu) ridicules à chanter et danser en plein milieu de l'intrigue, dans un décor improbable : les montagnes suisses. 
Ce film, c'était Mohabbatein avec Shahrukh Khan et Aïsha Raï. Je trouvais Shahrukh Khan hideux, l'histoire d'amour banale et j'étais pliée de rire en voyant un des personnages, super musclé, dansé sur le toit de son école, chantant son amour pour la pouffe bien foutue qu'il venait de rencontrer.
Pourtant, j'ai regardé les 3 heures de film, j'ai contemplé chaque séquence musicale, j'ai écouté avec attention la langue hindi aux sonorités étranges, j'ai pleuré lorsque l'héroïne, ne pouvant épouser celui qu'elle aime, décide de se donner la mort (profondément kitsch, je sais).



À partir de ce jour, je me suis prise de passion pour les films made in Bollywood ! et j'étais comblée ! Avec ses productions prolixes, j'avais de quoi faire. Complètement magnétisées, ma soeur et moi avons enchaîné la découverte des films les plus vieux aux plus récents, on achetait les bandes originales, apprenions les chorégraphies du bharata natyam et consécration suprême : on a eu l'occasion de voir les acteurs lors d'une séance de dédicaces au Virgin MégaStore des Champs-Elysées. Par ailleurs, je n'avais de yeux que pour mes copines indiennes, chez qui je dormais, après avoir passé la journée au marché indien, au quartier de La Chapelle ou aux spectacles de danse populaire.

Le film qui m'a le plus marqué fut le deuxième que ma soeur amena : Devdas avec les mêmes acteurs principaux que Mohabbatein.
Je ne me souviens pas exactement ce que j'ai ressenti en découvrant cette oeuvre mais je sais qu'elle a complètement changé ma vision des choses.


D'abord, Je suis devenue une fan inconditionnelle du réalisateur Sanjay Leela Bansali : chacune de ses oeuvres sont grandioses tant par le décor que par l'intrigue. Je remarque son amour pour les beautés féminines de l'art classique indien, le travail du détail, tout en ajoutant des références purement occidentales, signe du métissage culturel de l'Inde actuelle.

Surtout pour la première fois de ma vie, je découvrais ce qu'était une civilisation, une culture.
C'est quelque chose qu'il est difficile d'expliquer mais avant j'avais une vision complètement européano-centrée du monde, jusqu'au plus profond de mon être. Il a fallu me confronter au monde des adultes pour comprendre que ma couleur de peau était en soi un problème, chose que je n'avais jamais réalisé dans mon enfance.
Ce qui m'a troublé, c'était de voir des Hommes si différents dont la culture était si belle, si foisonnante et bien plus civilisée que l'on avait voulu faire croire. Pour la première fois, je voyais L'Inde splendide et non plus l'Inde à la pauvreté extrême des enfants de Calcutta véhiculée par les médias.
Je voyais des Hommes vénérer d'autres dieux, avec une ouverture sur les autres religions formidable (combien de scènes, les héros prient dans une église, ou dans une mosquée expliquant que toutes ces religions sont le résultat de diverses manifestations d'un Dieu unique et pluriel dans ses formes).
Voir d'autres rites et coutumes a été important : je trouve somptueux et troublant la coutume de se vêtir tout de blanc lors des funérailles. Pour moi, cela traduit une autre approche de la mort, non pas comme une fin sombre et angoissante mais comme une nouvelle étape (plus lumineuse ?).
J'aime aussi la fameuse fête des couleurs Holi, très souvent mise en scène dans les films. Autre point considérable, pour la première fois, je voyais qu'une belle femme n'était pas maigre et blonde mais brune, les cheveux ondulés, aux courbes typiques des femmes orientales magnifiquement mis en valeur par le sari. Enfin, ce que j'adore plus que tout, c'est que les acteurs ne s'embrass(ai)ent pas ! Les scènes intimes, de jeu amoureux (pour ne pas dire sexuel) sont (étaient) toujours suggérées, à travers la danse, des poses particulières.
L'impact des films indiens dans ma vie est fondamental pour comprendre ma construction identitaire.
Evidement, mon enchantement est vite retombé. Même si il est toujours question que je fasse un grand périple dans le sous continent, je le ferai uniquement par intérêt culturel. Mais cela fait bien longtemps que je n'ai plus de vision idéalisée de ce pays.
Les films nous montrent que le meilleur. Rares sont ceux qui évoquent le dur système des castes qui "racialise" des groupes sociaux (une aberration qui permet de mieux comprendre pourquoi les nazis ont repris un signe hindou comme symbole : la croix gammée ), le conflit opposant hindous et musulmans depuis la partition de l'Inde en 1947, une conception complètement occidentalisée de la beauté : les acteurs ne cessent de s'éclaircir (quand ils ne font pas la pub pour ce type de produit), maigrissent à vue d'oeil, portent des lentilles, raidissent leurs cheveux. Mais, le plus choquant pour moi, fut dans une réplique du film Kuch Kuch Hota Hai,  le jeune d'homme dit "pourquoi je n'épouserai pas Anjali ? Elle n'est pas grosse, stupide et noire !" oui oui vous avez bien lu être noire est un critère de disqualification sexuelle ! Sans parler des inégalités persistantes, de la place rédhibitoire de la femme (d'ailleurs, dans une scène de Devdas, la femme maudit sa voisine d'avoir une fille !!!), le "sectarisme", le manque total d'ouverture et le nationalisme exacerbé, j'ai vite cessé d'être une groupie.

Toutefois le truc passé,  j'ai toujours la nécessité de comprendre pourquoi à un moment donné dans ma vie, je me lance à corps perdu dans tel ou tel délire lol.
Dans le cas des films indiens, Je crois que j'avais besoin d'épouser d'autres valeurs, d'autres références où j'aurais pu y avoir ma place. Cette passion dévorante me permettait aussi de combler une lacune que je tente aujourd'hui de satisfaire difficilement : me rapprocher de ma culture congolaise, en admirant des non-blancs, en explorant leur sensibilité à travers des héros et des dieux qui pouvaient me ressembler un peu plus. Cette passion était aussi la preuve que, en dehors de l'Occident, il y avait d'autres civilisations aussi belles, aussi riches, aussi exaltantes. La découverte de la culture indienne fut le premier cheminement vers la découverte de mes origines.
A partir de ce moment là, je voulais aussi avoir un motif de fierté et de valorisation, pouvoir dire "mes aïeuls ont fait ça et c'est pour cela qu'aujourd'hui nous faisons ça"
Mais ma quête est restée vaine.
Quand je suis arrivée à Kinshasa, j'étais incapable de trouver cet autre monde dont on m'avait tant parlé, auquel je devais me confronter. Arrivée là-bas, je pensais entrer dans une nouvelle aire de civilisation où des Hommes avaient développé une architecture particulière, une autre vision du monde, une science propre.
À Kinshasa, j'ai eu droit qu'à une pâle représentation de la ville tentaculaire, anarchique et mondialisée. J'étais incapable d'y voir la moindre chose d'essence purement congolaise. Les habitations sont toutes d'anciennes demeures coloniales ou d'immenses grattes ciels modernes, les gens sont obsédés par Jésus Christ, les médias ne diffusent que des théâtres urbains ou des soaps made in India ou Brazilia.
Dans la ville, aucune trace d'une quelconque oeuvre antérieure à la venue des Blancs, même l'art congolais, pourtant si réputé, est absent de l'espace publique. Ne parlons même pas d'édifices culturels. Chez les élites, c'est le néant. J'ai eu l'occasion à maintes reprises de visiter des personnes bien placées. Toutes, vivaient dans des villas cossues à la décoration gréco-romaine, américaine mais pas une seule maison pouvait laisser penser qu'on puisse être chez des congolais au Congo ! C'est comme si les congolais n'avaient jamais été et n'existaient pas. Et lorsque je faisais la réflexion aux gens, ils faisaient la confusion entre culture et modernité. À les entendre, il n'est pas possible de garder sa culture dans l'inexorable marche vers le progrès civilisationnel. Pourtant les Chinois et les Indiens ont prouvé que c'est faisable même si cela reste très imparfait.
Ce que je reproche aux congolais, c'est de ne pas avoir su faire la synthèse, de ne pas avoir su garder le meilleur de leur identité et d'avoir totalement nié l'héritage de leurs ancêtres, au point de ne pas savoir qui ils sont vraiment. Et nous enfants, nous en pâtissons à mort. Du coup, Je suis rentrée avec la frustration et le dégoût.

Je suis intimement convaincu que le plus grand échec des Africains est de s'être laissés berner à croire qu'ils n'étaient que des sauvages qui n'avaient rien apporter au progrès de l'Humanité et qu'il leur  fallait se convertir aux vertus des valeurs occidentales pour être sauvés !
Je me dis que s'il y a bien une chose que nous devons reconquérir africains et afro-descendants, c'est l'estime de soi en se réappropriant la connaissance de la nature profonde et de la spécificité des cultures africaines, afin de retrouver la dignité mais surtout l' humanité qui reste encore à prouver aux yeux du monde.

26 octobre 2011


POURQUOI CE BLOG N'EST JAMAIS ACTUALISÉ ?!!!!!!!!!!!!!!!!


  1. J'ai peur... Dès que je veux écrire je ressens une angoisse indescriptible qui s'apaise que par le déni :-(
  2. Le manque de temps, une excuse justifiée en ce moment mais je le concède, un peu foireuse
  3. je me trouve ennuyeusement banale
  4. j'en ai marre de blogspot !! Si un web-designer veut bien m'aider ;-)
  5. Je dois reprendre le concept du livre/son/film de la semaine qui donne un peu de rigueur au blog
  6. Mais une fois toutes ces turpitudes passées, je reviens car sans ce blog je ne serais pas moi :-)
  7. Bonne lecture (si c'est votre première visite)

POURQUOI CE BLOG N'EST JAMAIS ACTUALISÉ ?!!!!!!!!!!!!!!!!


  1. J'ai peur... Dès que je veux écrire je ressens une angoisse indescriptible qui s'apaise que par le déni :-(
  2. Le manque de temps, une excuse justifiée en ce moment mais je le concède, un peu foireuse
  3. je me trouve ennuyeusement banale
  4. j'en ai marre de blogspot !! Si un web-designer veut bien m'aider ;-)
  5. Je dois reprendre le concept du livre/son/film de la semaine qui donne un peu de rigueur au blog
  6. Mais une fois toutes ces turpitudes passées, je reviens car sans ce blog je ne serais pas moi :-)
  7. Bonne lecture (si c'est votre première visite)

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