12 décembre 2011

RDC, post-élections sous haute tension

Après une semaine d'attente tendue, la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) a enfin rendu les résultats officiels du scrutin présidentiel du 28 novembre.




C'est sans surprise que le président sortant Joseph Kabila a été réélu pour un mandat de cinq ans en remportant près de 49% des suffrages, tandis que l'éternel opposant Etienne Tshisekedhi s'est vu accrédité d'un petit 32%.
Les réactions ne se sont pas fait attendre et tout l'enjeu était là.
Alors que des partisans de Kabila ont exprimé leur joie dans les rues, très vite des échauffourées sont survenues dans plusieurs quartiers de la capitale, Kinshasa. Des coups de feux ont retenti la nuit du 9 au 10 décembre tandis que des flammes étaient visibles depuis Brazzaville, capitale de la République du Congo.
C'est dans un calme précaire que la police et l'armée ont quadrillé certaines zones avant de réprimer les protestataires.

Officiellement , les violences post-électorales ont déjà coûté la vie à quatre personnes.
Même si le leader du principal parti d'opposition UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), Tshisekedhi a appelé au calme et à l'unité, son rejet total des résultats de la CENI et son auto-proclamation en tant que président "élu" de la RDC a ravivé la contestation.

Une contestation qui prend de l'ampleur depuis que la diaspora congolaise a décidé d'exprimer son mécontentement devant certaines ambassades de la RDC en Europe et en Amérique du Nord. C'est ainsi qu'un grand nombre de Congolais se sont réunis à Bruxelles, Washington, Londres et Paris.
Dès le jeudi 8 décembre, des sms circulaient dans la communauté congolaise de Paris, invitant celle-ci à se regrouper le samedi 10 décembre sur l'avenue des Champs-Elysées. Mais l'entreprise fut en partie avortée par la présence d'un énorme arsenal policier.
Pro-Tshisekedhi, "combattants", panafricains ou simples citoyens, les manifestants ont en commun de dénoncer la fraude et s'interroge sur l'implication de la "communauté internationale".
En effet, dès le début du processus électoral, des situations irrégulières ont été rapporté par les observateurs internationaux et les medias. Avant l'ouverture des bureaux de vote, des urnes ont été aperçues bourrées de bulletins. Par ailleurs, les chiffres publiés par la Ceni révèlent des cas suspects comme celui de la commune de Malemba Nkulu dans la province du Katanga, où Kabila a obtenu 100% des voix sur les 266 866 votants ! De plus, les liens forts qui unissent le président de la Ceni, le pasteur David Ngoy Mulunda et Joseph Kabila renforcent les suspicions de fraude.

Depuis, un scénario à l'ivoirienne est redouté. L'Union Africaine représentée par Jean Ping a exhorté les candidats à respecter les résultats. 
La Communauté Internationale reste à l'écart et hormis quelques avertissements, ne fait aucun réel commentaire sur la situation. Quant à la Chine, dont les intérêts économiques au Congo se sont affirmés ces 5 dernières années, c'est aussi le silence radio.
Lorsqu'on sait l'étendue des ressources naturelles, des enjeux géostratégiques à l'oeuvre à l'Est du territoire, on est assez surpris par l'inertie de la Communauté Internationale qui n'avait pas hésité à se précipiter au secours de l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara...

Le sentiment d'injustice éprouvé par la diaspora est profond d'autant plus que les problèmes structurels de la RDC ne font que s'aggraver.
Depuis 2003, une guerre larvée sévit dans la région du Kivu où les viols de femmes (et d'hommes) sont courants. Le pays entier peine à sortir de la pauvreté et a même reculé en terme d'IDH.
La volonté d'un changement radical est palpable d'où la mobilisation sans précédent de la diaspora, dans un monde où l'information circule à la vitesse grand "V".
Sentant le bon filon, Tshisekedhi s'est tout de suite érigé en porte-parole de la diaspora congolaise. Or, si il y a bien une chose à reprocher à l'opposition, Tshisekedhi en tête, c'est de ne pas avoir su tirer profit du nouveau mode de scrutin à un tour mis en place par Kabila en 2008.
Cédant aux luttes intestines, faisant fi de l'intérêt du peuple, l'opposition est partie divisée alors que d'après la CENI, elle remportait à elle seule 50% des suffrages.

La situation est donc explosive et ne présage rien de bon.
L'insupportable silence de la "Communauté Internationale" en dit long sur l'état actuel de la démocratie en Afrique. Loin d'avoir leur libre arbitre, les peuples africains doivent se contenter des dirigeants adoubés par celle-ci, au détriment de leur développement et au mépris de leurs vies.

RDC, post-élections sous haute tension

Après une semaine d'attente tendue, la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) a enfin rendu les résultats officiels du scrutin présidentiel du 28 novembre.




C'est sans surprise que le président sortant Joseph Kabila a été réélu pour un mandat de cinq ans en remportant près de 49% des suffrages, tandis que l'éternel opposant Etienne Tshisekedhi s'est vu accrédité d'un petit 32%.
Les réactions ne se sont pas fait attendre et tout l'enjeu était là.
Alors que des partisans de Kabila ont exprimé leur joie dans les rues, très vite des échauffourées sont survenues dans plusieurs quartiers de la capitale, Kinshasa. Des coups de feux ont retenti la nuit du 9 au 10 décembre tandis que des flammes étaient visibles depuis Brazzaville, capitale de la République du Congo.
C'est dans un calme précaire que la police et l'armée ont quadrillé certaines zones avant de réprimer les protestataires.

Officiellement , les violences post-électorales ont déjà coûté la vie à quatre personnes.
Même si le leader du principal parti d'opposition UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), Tshisekedhi a appelé au calme et à l'unité, son rejet total des résultats de la CENI et son auto-proclamation en tant que président "élu" de la RDC a ravivé la contestation.

Une contestation qui prend de l'ampleur depuis que la diaspora congolaise a décidé d'exprimer son mécontentement devant certaines ambassades de la RDC en Europe et en Amérique du Nord. C'est ainsi qu'un grand nombre de Congolais se sont réunis à Bruxelles, Washington, Londres et Paris.
Dès le jeudi 8 décembre, des sms circulaient dans la communauté congolaise de Paris, invitant celle-ci à se regrouper le samedi 10 décembre sur l'avenue des Champs-Elysées. Mais l'entreprise fut en partie avortée par la présence d'un énorme arsenal policier.
Pro-Tshisekedhi, "combattants", panafricains ou simples citoyens, les manifestants ont en commun de dénoncer la fraude et s'interroge sur l'implication de la "communauté internationale".
En effet, dès le début du processus électoral, des situations irrégulières ont été rapporté par les observateurs internationaux et les medias. Avant l'ouverture des bureaux de vote, des urnes ont été aperçues bourrées de bulletins. Par ailleurs, les chiffres publiés par la Ceni révèlent des cas suspects comme celui de la commune de Malemba Nkulu dans la province du Katanga, où Kabila a obtenu 100% des voix sur les 266 866 votants ! De plus, les liens forts qui unissent le président de la Ceni, le pasteur David Ngoy Mulunda et Joseph Kabila renforcent les suspicions de fraude.

Depuis, un scénario à l'ivoirienne est redouté. L'Union Africaine représentée par Jean Ping a exhorté les candidats à respecter les résultats. 
La Communauté Internationale reste à l'écart et hormis quelques avertissements, ne fait aucun réel commentaire sur la situation. Quant à la Chine, dont les intérêts économiques au Congo se sont affirmés ces 5 dernières années, c'est aussi le silence radio.
Lorsqu'on sait l'étendue des ressources naturelles, des enjeux géostratégiques à l'oeuvre à l'Est du territoire, on est assez surpris par l'inertie de la Communauté Internationale qui n'avait pas hésité à se précipiter au secours de l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara...

Le sentiment d'injustice éprouvé par la diaspora est profond d'autant plus que les problèmes structurels de la RDC ne font que s'aggraver.
Depuis 2003, une guerre larvée sévit dans la région du Kivu où les viols de femmes (et d'hommes) sont courants. Le pays entier peine à sortir de la pauvreté et a même reculé en terme d'IDH.
La volonté d'un changement radical est palpable d'où la mobilisation sans précédent de la diaspora, dans un monde où l'information circule à la vitesse grand "V".
Sentant le bon filon, Tshisekedhi s'est tout de suite érigé en porte-parole de la diaspora congolaise. Or, si il y a bien une chose à reprocher à l'opposition, Tshisekedhi en tête, c'est de ne pas avoir su tirer profit du nouveau mode de scrutin à un tour mis en place par Kabila en 2008.
Cédant aux luttes intestines, faisant fi de l'intérêt du peuple, l'opposition est partie divisée alors que d'après la CENI, elle remportait à elle seule 50% des suffrages.

La situation est donc explosive et ne présage rien de bon.
L'insupportable silence de la "Communauté Internationale" en dit long sur l'état actuel de la démocratie en Afrique. Loin d'avoir leur libre arbitre, les peuples africains doivent se contenter des dirigeants adoubés par celle-ci, au détriment de leur développement et au mépris de leurs vies.

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