24 août 2010

la Vénus Hottentote, une tragédie méconnue

Cette histoire est terrifiante mais pleine d'enseignements sur les rapports des individus envers la femme noire et le regard qu'ils lui portent. Je pense que chaque femme noire et plus particulièrement chaque afro-péenne ou afro-américaine devrait connaître sa vie !
J'ai eu l'occasion de découvrir Saartjie Baartman en lisant Zoos humains : au temps des exhibitions humaines, un livre collectif rédigé sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch et Eric Deroo. Malheureusement son destin tragique reste très méconnu !
Pourtant, il est de notre devoir de se souvenir d'elle ; C'est une héroïne.
Surtout, on devrait tirer les leçons de son drame car il en va de l'honneur des femmes noires dont notre place dans ce monde reste insatisfaisante. Heureusement, bien plus de femmes que l'on ne croit agissent et contribuent à améliorer la situation... Toutefois, le chemin est encore long. 
Et pour avancer, garder la foi en nos convictions, il est de la plus grande importance de se souvenir de nos aïeux, de ce qu'ils ont enduré afin de reprendre le flambeau, de poursuivre le dur combat à l'égard des nôtres et de notre dignité perdue.
Voilà pourquoi je tiens à remémorer l'histoire de Saartjie Baartman.
Il ne s'agit pas seulement d'une femme noire, africaine, outragée au plus profond d'elle-même. Il s'agit aussi de l'abaissement de l'humanité par l'homme blanc. 
A travers ce fait divers, on constate jusqu'où l'homme peut déconsidérer son prochain, avec une cruauté inouïe. L'homme prétendument civilisé est finalement celui qui s'est montré le plus sauvage et le plus méprisant vis-à-vis de la condition humaine dans ce qu'elle a de plus merveilleux : sa diversité ! 
Le calvaire de la Venus Hottentote illustre à quel point l'Homme peut bafouer l'Humanité en décrétant la supériorité de l'homme blanc sur le nègre  (et sur les autres peuples aux traits physiques multiples). 
Et pour le démontrer, il n'a pas hésité à mettre en scène cette femme aux caractéristiques physiques particuliers qu'il jugeait si proches de l'animal, lui occultant toute âme. Une femme aux courbes qualifiées de "disgracieuses" ou "grossières" pour lui retirer tout principe de liberté, inhérent à chaque être humain.

Ironie du sort, Saartjie Baartman, de son vrai nom Ssehoura (ou Swatche) est née en 1789, année où la France adopte le texte des Droits de l'Homme et du citoyen comme principe fondamental du tout nouveau régime politique mis en place, suite à la révolution. 
Originaire du Cap, en Afrique du Sud, elle appartenait à la tribu des Khoi-khoi, "le peuple des peuples". Ce sont les colons hollandais qui donnèrent le nom de "hottentot" à son peuple, en raison de la consonance particulière de la langue khoisane.
Après avoir perdu son époux et une grande partie de sa tribu dans la guerre contre les blancs, Ssehoura émigre vers la grande ville et y apprend le métier de servante. Rebaptisée Saartjie, elle est rapidement mis au service d'une famille hollandaise puis vendue au frère de son maître, Heindrick qui souhaitait l'acquérir après avoir entendu parler du "tablier hottentot".
Le "tablier hottentot" est une déformation volontaire du sexe féminin pratiquée sur les jeunes filles dès les premières règles. On pratiquait deux incisions de chaque côté des petites lèvres de la vulve pour les étirer vers le bas et y insérer un petit caillou : en mettant des cailloux de plus en plus lourds, un long processus d’étirement s’accomplissait jusqu’à ce que le sexe ait la forme requise (parfois plus de 10 cm de long) : ces deux membranes hyper-développées devaient pouvoir envelopper le gland de l’homme, afin de lui donner un maximum de plaisir. La première mention du "tablier hottentot" dans les archives date de 1640, par les premiers blancs qui foulèrent la terre sud africaine. Très vite, une légende était née nourrissant les fantasmes les plus vils.
Convaincu par un aventurier anglais qu'il pourrait faire fortune en Europe en exhibant son esclave contre de l'argent, Heindrick l'emmène à Londres en 1810. Saartjie pense partir pour quelque temps, se montrer en spectacle. Seulement, elle déchante très vite. Heindrick et son ami aventurier Dunlop louèrent un local dans une rue où toutes sortes de monstres et phénomènes de foire étaient exhibés : nains difformes, géants, femmes à barbe, obèses, enfants-lion, siamois, toutes sortes d’erreurs de la nature,  "ceux-qui-n’auraient-pas-du-naître"et autres choses exotiques, charmeuses de serpents, contorsionnistes… Sous le surnom sarcastique de « Vénus hottentote », qui deviendra définitivement son nom de scène, repris sur les affiches de promotion de ses exhibitions, Saartjie est présentée presque nue, en tenue traditionnelle, sous les railleries et les insultes du public horrifié par sa « difformité » physique. 
Stéatopyge, la jeune fille jeune fille possédait un gros fessier, des hanches larges et mesurait 1m39 pour 33 kg, un physique ostensiblement exagéré par les caricatures de l'époque.
Outre le fait d'exposer sa nudité, Saartjie devait chanter, jouer d’une sorte de guimbarde, grogner, danser au gré des fantaisies de son « dompteur », Heindrick généralement, qui alla même jusqu’à la montrer dans une cage, contre de maigres gages. La renommée de la « Vénus Hottentote » se répandit dans toute l’Angleterre et l’Europe. De nombreuses caricatures furent diffusées, des chansons paillardes et moqueuses furent écrites sur elle et chantées. De nombreux produits exotiques se réclamèrent "hottentots" (du chocolat, des gants, de l’alcool…), de nombreuses boutiques prirent le nom « à la Vénus hottentote » … Des milliers, des millions de gens la virent, au cours des six années qu’allait durer son calvaire.
  


Seule une association de lutte en faveur des droits des "gens de couleur" s'émeut du sort de Saartjie. Menacée par Dunlop et Heindrick d’être mise dans une maison close ou dans un asile d’aliénés, elle affirme être là de son plein gré ! Pour finir, après quatre ans d’exhibitions harassantes à Londres et dans toute l’Angleterre,  Saartjie fut perdue aux jeux par Dunlop et son « contrat » d’exploitation devint la propriété d’un montreur d’ours français, Réau, ancien noble déchu à la révolution, qui l’emmena à Paris en 1814. Quant à  Heindrick, il retourna en Afrique du Sud.

Les exhibitions se poursuivirent, Saartjie est également montrée dans les salons mondains où elle est la risée de tous, mais elle attire également l’attention du naturaliste Georges Cuvier qui la loua à son maître français pendant plusieurs jours afin de l’observer, quasiment nue dans un amphithéâtre bondé de scientifiques chargés de discourir sur son inhumanité. On l’a compare alors à une guenon, on parle même de son museau et de sa débilité !
Les scientifiques concluent que les « hottentots » étaient, par leur crétinisme, nés pour être esclaves du fait qu’ils n’avaient pas de structure sociale (c’était en réalité des chasseurs-cueilleurs et des bergers), sans maison (ils étaient nomades), sans religion (ils étaient animistes), sans morale (parce que sans religion), lubriques (pour preuve : la taille de leur sexe) et sans langage (parce que la langue khoikhoi raisonnait aux oreilles des blancs comme une succession de « clics » et de « clacs » sans cohérence)… Saartjie est assimilée au chaînon manquant, une espèce de l’humanité qui se situe tout en bas de l’échelle de l’évolution, quelque part entre l’espèce humaine et l’orang-outan subhumain ! 
La jeune femme savait pourtant, en plus de sa propre langue, parler couramment hollandais, relativement bien anglais et un peu français et elle avait finalement appris à lire… Des artistes étaient là aussi, chargés de la représenter, la sculpter, la peintre, la dessiner. Elle ne consentit jamais à montrer son sexe, le fameux "tablier hottentot", qu’elle dissimula pendant les quelques jours d’observation, derrière une pièce de tissu, au grand dam de l’assemblée scientifique présente.
Dépressive et épuisée, Saartjie sombre dans l'alcoolisme la morphine et livrée à la prostitution, son sexe et ses proportions faisant l'objet autant de fascination que de dégoût. Le 1er janvier 1816, elle meurt d'une pneumonie à l'âge de 27 ans. Cependant, l'horreur ne s'achève pas là. Réau vend le corps de Saartjie au professeur Cuvier pour 5000 francs. Le scientifique fait mouler son corps avant de le disséquer puis prélève le cerveau et l'appareil génital de Saartjie pour les conserver dans des bocaux remplis de formol ! Son squelette fut débarrassé de ses chairs, pour être exposé au musée d’Histoire Naturelle, parmi les animaux empaillés et les têtes coupées des gens de son peuple martyrisé. 
En 1889, le squelette est transféré au Musée de l’Homme, où il restera exposé, au côté du moulage de son corps jusqu’en 1974 ! Avant d’être relégué dans les réserves poussiéreuses, voué à l’oubli. Grâce à la pugnacité des descendants de son peuple qui œuvraient pour le retour au pays de « Maman Sarah », Saartjie est devenue un symbole de cette Afrique, leur Afrique, bafouée par les Blancs. 
Il faut attendre 2002, afin que le Sénat français vote le retour de Sarah Baartman à la terre de ses ancêtres. Son squelette fut déposé dans un cercueil, avec son cerveau et ses organes génitaux, et un avion la ramena chez elle, presque deux siècles après qu’elle en fut partie, pour son malheur. La cérémonie a rassemblé plus de 10 000 personnes. Son cercueil flotta sur une mer de mains qui voulaient le toucher, le porter… Après une cérémonie en grande pompe, elle fut incinérée au pied des collines khoikhoi  où elle avait grandit. 

L'histoire de la Vénus Hottentote est un formidable témoignage de la construction des nombreux stéréotypes relatifs à la femme noire et plus particulièrement celle venue d'Afrique depuis le XVIème siècle, début de l'esclavagisme européen. 
Une image totalement fabriquée qui cause de nombreuses discriminations mais aussi pas mal d'aliénation ! Comme une forme de méconnaissance et de mépris dissimulés, étouffés ou pire ignorés chez beaucoup de Noires (et je sais de quoi je parle pour l'avoir vécu moi-même). Il est important de restaurer la beauté et la valeur de la femme noire en tant qu'être humain à part entière : il n'est plus acceptable de véhiculer une beauté calquée sur le profil de la femme caucasienne ! 
Tout en défendant le libre arbitre de chaque femme, il est vital pour le processus d'acceptation de soi et d'épanouissement personnel, de mettre en valeur la diversité des beautés ébènes ; qu'elles soient claires, foncées, petites, grosses, en courbes ou squelettiques. 
De même, que la promotion plus ou moins inconsciente des cheveux lisses et de la peau éclaircie doit cesser au nom de l'harmonie essentielle avec son physique naturel pour tout individu et surtout pour bénéficier d'une vraie liberté de choix en matière d'esthétisme, une fois adulte !  
Je ne suis pas naïve, nous savons tous que le problème est bien plus complexe et qu'il faudrait retravailler sur tout un ensemble de schèmes notamment sur ceux qui habitent les hommes en général ainsi que les préjugés véhiculés par les médias ! 
Commençons par arrêter de valoriser des "artistes" dénuées de talents, si ce n'est de correspondre à un modèle aseptisé/arrangé/caucausié de la femme noire, jouant sur ces stéréotypes de femmes transpirants le sexe : il n'y a qu'à voir leur façon de se déhancher sur scène, d'accentuer leur cambrure, d'adopter des danses où l'on aperçoit plus autre chose que le popotin de la belle !
J'aimerais que les Beyoncé, Rihanna ne soient plus les seules références "tolérables", acceptables de ce que devrait être une belle femme noire.  
J'aimerais que les jeunes filles n'aient pas pour modèle et/ou unique ambition de rivaliser avec ces bêtes de sexe euh pardon de scène ! Au contraire, qu'elles puissent faire leur choix, construire leur propre chemin, s'affranchir du regard des hommes et n'en faire qu'à leur tête !
C'est ce qu'on doit faire ! Surtout c'est ce que l'on doit à Saartjie Baartman !

Quelques précisions...

Ce post reprend clairement des passages de cet article : cliquez ici
Et si vous souhaitez en savoir plus sur la Vénus Hottentote, voici quelques références bibliographiques :


  •  Vénus hottentote de Barbara Chase-Riboud
  • L’énigme de la vénus hottentote de Gérard Badou
  • Les zoos humains : de la vénus hottentote aux réality shows de Eric Deroo, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Nicolas Bancel
  • Zoos humains: l’horreur ethnographique de Nicolas Blancel







14 commentaires:

  1. C'est une histoire vraiment touchante qui devraient être plus connue (tout comme le phénomène des zoos humain en général. Ça montre bien comment l'homme est capable de déshumaniser l'autre juste pour sa différence... Par contre, je ne comprend pas bien le rapprochement que tu fais avec Rihanna et compagnie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Apprends donc a lire alors.... c pourtant clair....

      Supprimer
  2. je fais une conclusion sur l'image que renvoie la femme noire en général en Occident et rien de plus parlant que les stars comme Rihanna et Beyoncé je n'aime pas ce qu'elles véhiculent ; c'est très stéréotypé et réducteur c'est peut être la raison pour laquelle elles ont autant de visibilité !

    RépondreSupprimer
  3. Pour moi, elles renvoient l'image stéréotypée de la Femme objet des désirs masculins. Je vois plus ça comme un problème général que racial. La quasi totalité des chanteuses en tête de gondole (Shakira, Lady Gaga...) jouent de leur sensualité à outrance. Noire ou blanche en fait, ce n'est donc pas un problème racial alors que c'est clairement le cas avec la Vénus..

    RépondreSupprimer
  4. je sais c très bien que c une problématique qui va de l'ordre de la femme en général ! il n'empêche que je parle d'un ensemble ici un physique particulier, une façon de se mouvoir, une attitude qui ressemble plus à un modèle fantasmé de la femme noire qui voudrait qu'elles soient claires de peau, toutes en courbes sans excès, avec une cambrure imposante qu'elle met en valeur qd elle danse etc... là je parle que dans un contexte "racial" et en l'occurence cela concerne Rihanna and co les autres chanteuses st des femmes objets ms elles le font autrement, pas en donnant l'image de la bonne négresse un peu sauvageonne...

    RépondreSupprimer
  5. C'est un peu antithétique "négresse" et "claire de peau, tout en courbes SANS excès" ?

    RépondreSupprimer
  6. je suis du même avis que "fenêtre sur le monde", de nos jours les fille noires ou blanches doivent avoir de jolies courbes et savoir se déhancher comme des diablesses ^^ d'ailleurs shakira en est l'exemple parfait. C'est bien de parler de cette histoire, peut-être qu'un jour elle sera dans les livres d'histoire.

    RépondreSupprimer
  7. Excellent article mademoiselle. Où l'on voit que la femme a été et continue a être un objet... Quel destin tragique que celui de cette jeune femme manipulée, utilisée, déshumanisée.


    Les critères esthétiques dont tu parles pèsent malheureusement sur toutes les femmes, quelle que soit leur couleur de peau, entre ces noires qui se décolorent le visage à force de crèmes et autres corticoïdes et ces blanches qui passent leur temps sous les UV ou à se surexposer.
    De même les critères de mensurations qui poussent certaines à faire des régimes complètement délirants (il en existe un avec que de la viande, ça marche mais bonjour les carences après) ou pire à risquer sa vie dans des opérations esthétiques...
    Sans parler du culte de la jeunesse!

    RépondreSupprimer
  8. Quelle honte pour la race blanche que cette histoire... Dieu que l'occidental est stupide et intolérant. D'après l'histoire les français étaient encore pire que les anglais. Pour le peuple à l'origine des droits de l'Homme quelle mascarade... De toute façon je pense définitivement que si Dieu existe il s'est trompé quelque part dans la "recette" de la conception de l'"H"omme. La femme ne vaut pas mieux. Quand je pense aux années de bataille pour se faire reconnaitre autrement que par nos corps et toutes ces grues qui ne pensent qu'à utiliser leurs atouts physiques au lieu de jouer de notre intelligence qui elle n'est pas simplement binaire...

    RépondreSupprimer
  9. vous me faites bien marré avec vos commentaires accusants les blancs d etre coupable de tous cela ... mais sachez que si les "blancs" on fait tout cela , c est a cause de la religion chretienne , leur culture judeochretienne qui leur a imposé l idée que les blancs sont les seul descendant d adam et eve et donc etaient les seuls humains ... de plus cet epoque est une epoque ou la religion chretienne est encore toute puissante et que ceux qui ne lui obeissent pas sont severement puni ... alors avant de tapper sur le blanc tapper d abord sur ce dieu qui a ecrit dans son livre ( la torah /ancien testament repris egalement dans le coran ) qu il y avait un peuple elu ! car du fait que celui qui se "réclamait" comme etant croyant et qui etait dans la "race" de ceux qui disait representer ce dieu etait le peuple elu ! bien que blanc , je ne me sent pas responsable de ce genre d atrocité car je ne crois pas en un dieu , qui si il existait n aurait d autre place que devant le tpi pour crime contre l humanite avec tellement de victime a son compte que meme a un jours par mort , il devrai etre encore en taule quand la terre sera bouffee par le soleil

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nul part dans la bible, Dieu confirme une hiérarchie entre les races. Au contraire, la femme de Moise était une Koushite (Noire), elle était moquée par Myriam, la sœur de Moise, Cette dernière fut frappéé par la lèpre a cause de son racisme, Il y a même une loi pour les étrangers. Donc si cela te dérange que les Blancs sont es vrai responsables de leurs actes, nul part dans la Bible c'est écrit que l'homme Blanc est supérieur. Avant de raconter des conneries sans aucune preuves et connaissances, informe toi sur le sujet.Les Blancs sont les vrai fautifs pour avoir calomnié la Bible lors de l'esclavage et a plusieurs reprise quand ça leurs arrange.Ne remet pas les fautes de ta race sur Dieu.

      Supprimer
  10. dire que les francais ont ete pire que les anglais me semble le minimum a en dire
    l image que l imaginaire collectif a des amérindiens c est l image d un guerrier sanguinaire qui collectionnais les scalps de ses victimes ... seulement voila , les scalps n etaient qu un moyen pour les indiens de prouver au francais qu ils avaient bel et bien tué son proprietaire ... cette "coutume" leur ayant ete aprise par les francais qui avait l impression que les indiens tuaient plus d anglais que ce qui n en debarquaient ... sans les francais aucun indien n aurait jamais scalper qui que ce soit !

    RépondreSupprimer
  11. La femme noire est belle
    Elle doit en etre fiere
    Cesser de se depigmenter etre fiere de sa chevelure.
    Vous etes belles mes soeurs

    RépondreSupprimer

Free Web Counter