30 août 2010

Pour la déchéance du sarkozysme...

Digne d'un pacha, issu de ces pays gouvernés par une oligarchie sans scrupules (je pense notamment aux riches émirs du pétrole de la péninsule arabique ou encore aux nouvelles fortunes russes plus au moins liées à la mafia locale), le président de la République actuel vient d'acquérir un nouvel Airbus : le A330-220. Equipé d'un bureau avec salon, d'une salle de réunion avec chambre à coucher, salle de bain et une clinique (!!) "pour tous les cas imaginables", le luxueux appareil comprend une soixantaine de fauteuils inclinables de classe business au lieu des 324 sièges habituels des deux moyen-courriers de type A139 CJ qu'utilisait jusqu'à présent le chef d'Etat pour ses déplacements à l'étranger...
Un changement radical qui chez Mr Sarkozy sonne presque comme une volonté mégalomane et puérile d'avoir un avion présidentiel aussi grand que l'Air Force One d'Obama, qui je le rappelle est le chef de la première puissance économique du monde.
Rivalité ou juste par simple commodité (?), cela aura tout de même coûté la modique somme de 176 millions d'euros, bien-sûr aux frais de tous les citoyens français qui payent leurs impôts.
En ces temps difficiles, où l'avenir semble se faire de plus en plus sombre pour une grande majorité des Français, le tout nouveau joujou du président bling-bling me laisse pantois ! Je dirais même qu'il m'écoeure ! Et pour ajouter un peu plus de cynisme à cet événement, Mr le président s'est permis d'adresser une lettre, fin juin, à son premier ministre François Fillon pour inciter son gouvernement à faire des économies en cette période de crise...
Car il n'aura pas échapper que ce gouvernement s'illustre pour son goût immodéré du luxe ! Complètement déconnectés de la réalité, sans aucune morale et ni sens de la préservation du bien public, un certain nombre de ses charognards ont été surpris à piquer dans les deniers publics afin d'arrondir les  fins de mois à coup de frais personnels passer sur le compte du contribuable. C'est parmi ces élites politiques, enivrées de pouvoir, que l'on découvre que l'ancien ministre de l'industrie Christian Estrosi affrète, en janvier 2008, un charter privé, facturé 138 000 euros au contribuable au lieu de prendre un vol ordinaire pour se rendre à Washington . Ce même ministre a aussi fait la une des journaux car l'un de ses appartements de fonction était occupé en réalité par sa fille. Tandis que l'ancien secrétaire d'Etat, Christian Blanc se faisait livrer 12 000 euros de cigares toujours aux frais du contribuable !

Pour contrecarrer son déficit d'image et sa perte de crédibilité, Sarkozy change du tout au tout (enfin pas pour très longtemps me direz vous !). C'est ainsi qu'en quelques mois, on est passé d'un président assumant son côté bling-bling à un homme qui se veut simple, habité d'une humilité factice. Il suffit de regarder son attitude, le ton qu'il empreinte, l'étrange faciès à la fois grave et tourmenté dans tous ses derniers discours... Décidement, Mr Sarkozy est un formidable comédien et un très bon orateur.
Seulement voilà, il a fallu qu'il soit rattrapé par les aléas propres au pouvoir.
La révélation (je dirais plutôt la redécouverte d'une très vielle pratique dans la politique française) de ses connivences immorales avec les élites économiques, dans le cadre de l'affaire Bettencourt,  a rappelé toute l'hypocrisie de ces politiciens qui prétendent vouloir chasser les niches fiscales alors que la seule chose qui les préoccupe est de préserver les intérêts des grands patrons. Des grands patrons à qui Mr Sarkozy a autorisé de faire la razzia sur les biens publiques, d'évincer toute concurrence pour maintenir des prix élévés au détriment du pouvoir d'achat de la population de plus en plus précaire.

Oui le comble de toute cette histoire,  c'est que non seulement nos dirigeants font la java avec nos sous mais ils osent montrer du doigt une catégorie de personnes, des personnes qui payent sous forme d'impôts une partie de leur train de vie ! Pour détourner l'attention de ses piteux résultats politiques, l'actuel résident de l'Elysée n'a pas hésiter  à montrer les gros bras en s'attaquant aux plus faibles, ceux à qui l'on remet toujours en question leur légitimité à vivre dans ce pays.
Quand Monsieur se fait réprimander de toute part pour sa bassesse (en même temps, j'ai envie de vous dire, on vous avait prévenu !),  Comment réagit-il ? Comme tout mâle complexé, vexé ou atteint dans ses désirs de pouvoir et/ou de grande gloire. Surpris dans sa médiocrité et dans ses vices, cet être si petit moralement et physiquement, (bon celle là, je le concède, elle est trop facile et j'ai horreur des attaques ad-hominem mais avec lui, pas de pitié ! lol ), déchaîne son impuissance en tapant sur les faibles avec le courage de la couardise. Il s'attaque aux vulnérables, se déresponsabilise de ses échecs en désignant des boucs émissaires qu'un "banal" fait divers aurait démontré qu'ils étaient la cause de tous les déboires et maux de cette société en perte de vitesse. C'est donc à coup de grands discours populistes ( cf. Discours à Grenoble le 30 juillet 2010 ), que Mr Sarkozy cherche à éveiller les plus vils instincts des Français, des instincts fomentés par des années de manipulation médiatique, de désinformation instrumentalisant la peur de l'Autre.

Grâce à Mr Sarkozy, la France, cette grande patrie des Droits de l'homme, devient le théâtre d'une régression morale et politique de plus en plus insupportable. Car maintenant, il s'agit pour "sauver sa peau", de renier sa fonction présidentielle dont le principal rôle est d'être le gardien de la Constitution française et de veiller à la continuité de ses institutions.  Au lieu de ça, ce mégalomane haineux et arriviste bafoue la Constitution sans aucun scrupule ! Au lieu d'honorer sa charge de :  président de tous les Français, (car faut-il rappeler qu'il est élu au suffrage universel ! ), il préfère la salir en décrétant qu'il faut déchoir de la nationalité les Français d'origine étrangère ! Il affirme que : "La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute personne dépositaire de l'autorité publique." Visant clairement les jeunes de banlieues et des communautés "ethniques", Mr Sarkozy méprise le principe fondamental de la République française à des fins démagogiques... En l'espace d'un discours, il a avili l'article premier de la Constitution de 1958 qui stipule que  : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion". A l'instar de Jean-Marie LePen,  il veut créer une sous catégorie de Français, assujetis aux mêmes devoirs mais ne bénéficiant pas des mêmes droits. Tout ceci en dédaignant le droit international qui interdit de fabriquer des apatrides !

Ce qui est le plus flippant dans cette histoire, c'est de voir qu'un parti "normalisé" puisse penser à mettre en oeuvre les idées d'un parti "irrégulier", du moins constitutionnellement incompatible avec l'exercice du pouvoir. Même si par stratégie, les deux grands partis de France (PS et UMP) n'ont jamais eu peur de jouer avec le FN, il n'y avait aucune raison de s'affoler tant que celui-ci restait l'apanage d'une petite minorité, incapable d'accéder au pouvoir. Seulement, le choc du second tour des élections présidentielles de 2002 a rappelé à quel point le jeu s'est avéré dangereux et dans un sursaut de républicanisme, Jacques Chirac fut élu à l'unanimité. Le réveil a été de courte durée ! Et ce qui en train de se mettre en place est très inquiétant ! Maintenant, ce sont les prétendus gardes fous de la République qui glissent vers les idées dignes des régimes fascistes de l'entre-deux-guerres, de façon insidieuse, disons plus "édulcorée" !
Faisant fi de toute conscience de son rôle d'homme d'Etat, dévoué à la chose publique et à la Nation, Mr Sarkozy a donc choisi d'accroître les divisions, d'exciter les haines qui couvent depuis bien longtemps à travers les préjugés et le racisme larvé. Une haine d'autant plus facile à réactiver qu'en période de crise, les gens cèdent facilement aux discours simplistes qui voient les terribles maux de la société comme des cause exogènes, uniquement dus à la présence d'une population définitivement étrangère.
"Ben il est évident que si tout périclite en France, c'est à cause des étrangers et de leurs enfants ! Ils viennent ici pour foutre la merde, n'est ce pas ?! car le vrai problème : c'est l'insécurité ! on ne se croirait plus chez nous" dixit le FN ! moi je dirais que la vérité est ailleurs ;
La vérité est que la politique du sarkozysme est un échec. Elle a consisté uniquement à accélérer le déclin de la France amorcé depuis la crise pétrolière de 1973.

Les seules responsables sont nos dirigeants ! C'est à cause d'eux que les services publics se démantèlent. C'est eux qui l'ont détruit à coup de privatisations. Désormais, ne compte que l'efficacité, la rentabilité et un personnel qui se doit d'être plus flexible et moins regardant sur son salaire (c'est vrai quoi ! quand on a un boulot, on se la ferme ! Vu les 2 millions de chômeurs qui attendent derrière la porte). Un personnel réduit qui doit donner le maximum avec le minimum de moyens ! Là en l'occurence, je sais de quoi je parle puisque c'est la politique menée dans l'Education Nationale tandis que les médias se chargent de  grogner sur ces professeurs fainéants qui ne pensent qu'à faire grève ! le mieux c'est de foutre les enfants en école privée... Si vous avez les moyens bien sûr !
Le Sarkozysme, c'est le paroxysme de la société néolibérale, individualiste et liberticide ! Partout, il cherche à prendre le contrôle, la preuve dans les médias où la main mise du pouvoir politique se fait de plus en plus oppressante. Derniers exemples en date : l'éviction des humoristes un peu trop satiriques Stéphane Guillon et Didier Porte, remerciés de France Inter ou encore par les tentatives d'intervention du président dans la recapitalisation du groupe "Le Monde" au mépris de la liberté de la presse !
Le sarkozysme, c'est aussi une politique soi-disant sécuritaire consistant à vidéo-surveiller la population, à chasser les Roms, à expulser des populations en situation irrégulière mais surtout précaires ! C'est exacerber les tensions, cautionner l'injustice et favoriser la violence répressive chez le personnel policier acculé aux taches inhumaines tout ça dans le stress de remplir les objectifs fixés par le gouvernement avec un effectif réduit en peau de chagrin !
Le sarkozysme c'est tout ça... Une véritable honte, de la tristesse et parfois du désespoir.
Mais c'est surtout une aubaine, le moment de dire stop et d'agir, d'amorcer un changement ! On est tomber bien bas, il est temps de se relever !
Alors ne croisons pas les doigts et agissons, chacun à notre manière !
Ne vous inquiètez pas ! je ne vais pas me mettre à chanter l'Internationale mais seulement vous inviter à rejoindre la manifestation qui aura lieu le samedi 4 septembre 2010 contre les dérives du sarkozysme, à partir de 14 h Place de la République.
En tout cas, moi j'y serai !

5 commentaires:

  1. totalement d'accord avec toi! Après je ne vois pas l'intérêt de cette manifestation, puisqu'il va dire qu'il a entendu les français, pour preuve y'a un remaniement en octobre (en fait prévu depuis l'été) ... Bref tout cela est blasant, et la seule vrai réponse que l'on peut donner c'est dans les urnes!

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  2. je ne pense pas qu'une mobilisation soit inutile. On sait pertinemment que les choses ne bougeront pas et que tout se passera en 2012 mais bon y a un moment il faut cesser de se lamenter et exprimer ce que l'on éprouve, on est dans ue démocratie, il faut montrer que certains ne sont pas d'accord surtout quand on voit comment les sondages sont manipulables !

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  3. Je pense que la manif est importante pour sa portée symbolique. Ce sera un peu comme mettre un feu rouge pour qu'ils ne continuent pas dans ce sens et nous pondent d'autres lois discriminatoires... Même si cette action n'apporte pas d'actes de concret, il ne faut pas attendre 2012 pour dire qu'on désapprouve car se taire, c'est accepter.
    Le seul truc que je regrette c'est que les critiques convergent trop vers Sarkozy alors qu'il n'est que le sommet de l'iceberg et il y a tout un système derrière, tout un amoncellement de préjugés stigmatisants qui ne datent pas du discours de Grenoble. Sarko n'invente rien, il ne fait que reprendre à son compte ce qui est chuchoté autour de lui, dans le "peuple".
    En tout cas, ça fait plaisir de vois les signataires de "Non à la politique du pilori !" >>> http://nonalapolitiquedupilori.org/premiers-signataires/

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  4. C'est pour celà que je ne juge pas utile de manifester, car en ce moment j'en viens à penser que c'est la minorité qui sont choqués par ces lois. Ce sont pour la plupart des parisiens, des journalistes, des intellectuels... Mais au final ils ont tous peur de se faire agresser par des noirs, arabes ou roms. Les journalistes demandent toujours le pays d'origine d'une personne non blanche. Et même dans l'admnistration, des gens sont fichés de parents immigrés... Donc oui je suis aussi d'accord avec FSLM, Sarkozy c'est juste le sommet de l'iceberg. Ce n'est juste pas normal qu'il est pu dire toute ces phrases. Ce n'est pas normal qu'il y est des débats sur de tel sujet, car ça montre que les gens hésitent et ne sont pas totalement opposé à tout celà...

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  5. Si je ne me trompe pas il a supprimé la garden-party de l'Élysée comme quoi «Il n'y a pas de petites économies» et s'est offert le A330-220. Le gouvernement de Sarkozy est un mascarade ! kouchner qui envoie une lettre de démission en se plaignant des humiliations des conseillers de l'Élysée ! Magnifique bordel

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